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Les nuits du romantisme allemand

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/10/2009 -  
Felix Mendelssohn : Ouverture pour «Le Songe d’une nuit d’été», opus 21
Graciane Finzi : La Tombée du jour
Carl Maria von Weber : Concerto pour basson, opus 75, J. 127
Robert Schumann : Symphonie n° 2, opus 61

Laurent Naouri (baryton), Fany Maselli (basson)
Ensemble orchestral de Paris, Joana Carneiro (direction)


Joana Carneiro (© Duarte Mexia)



Dans l’élan de la journée internationale des femmes, l’Ensemble orchestral de Paris, malgré l’absence de sa konzertmeisterin, Deborah Nemtanu, n’en a pas moins mis en vedette trois femmes, compositeur, soliste et chef, dans un programme explorant divers aspects d’un des thèmes d’élection du romantisme allemand, celui de la nuit.


L’Ouverture pour Le Songe d’une nuit d’été (1826) permet en même temps de satisfaire à l’une des figures imposées de 2009, à savoir le bicentenaire de la naissance de Mendelssohn. Née en 1977, Joana Carneiro, assistante d’Esa-Pekka Salonen à Los Angeles (2005-2008), comme l’est actuellement Lionel Bringuier, et maestrina convidada de l’Orchestre Gulbenkian, succédera la saison prochaine à Kent Nagano au poste de directeur musical de l’Orchestre symphonique de Berkeley. Sur le podium, elle déploie une intense activité, le bras droit battant la mesure tout en donnant les inflexions expressives, tandis que le bras gauche, souvent immobile, se contente de venir en renfort dans les passages les plus animés. Modérément concluant, le résultat témoigne certes d’une belle énergie, mais au détriment de l’équilibre entre les pupitres, certaines voix secondaires ressortant excessivement.


C’est à une toute autre nuit – la folie dans laquelle sombre Schumann, qui vient pourtant d’achever ses Chants de l’aube – que se réfère Michel Schneider dans La Tombée du jour (1989): reprenant le titre de son essai, il a écrit le texte de trois mélodies mises en musique par Graciane Finzi en 1998 pour José van Dam, qui en assura la création avec, déjà, l’Ensemble orchestral de Paris. Au tour de Laurent Naouri de défendre ces trois pages de grande ampleur (vingt-quatre minutes), sur le ton uniforme d’un récitatif statique: assez prévisibles, ces chromatismes déchirants, ces secondes mineures, ces crescendos oppressants, malgré l’éclaircie de la pièce centrale, s’adressant à Clara, traduisent toutefois avec simplicité et sans excès de pathos le naufrage de Schumann, jusqu’au poignant cri final.


Le Concerto pour basson (1811) de Weber, l’un des rares, avec celui de Mozart, à s’être imposé au répertoire, offre un visage plus léger et souriant, même s’il n’est pas exempt de mélancolie. Premier basson solo de l’orchestre, Fany Maselli, d’origine italienne comme son alter ego de l’Orchestre de Paris, Giorgio Mandolesi, se joue sur son fagott des gammes, traits et grands intervalles qui lui permettent de briller, sans négliger pour autant le chant et l’expression dans l’Adagio central.


En seconde partie, la Deuxième symphonie (1846) de Schumann, victoire précaire du compositeur sur ses démons, vient ainsi en écho au cycle de mélodies de Finzi. Faisant fi de l’angoisse latente de la partition, Joana Carneiro, toujours aussi dynamique, célèbre la joie retrouvée plutôt que les luttes qui l’ont précédée, dans le sillage des plus radieux exemples beethovéniens. Avec une petite trentaine de cordes, rien de tel pour se prémunir de la lourdeur et de la pompe: malgré les approximations de l’orchestre, la jeune Portugaise s’impose avec cette interprétation d’une clarté toute classique et conquiert le cœur des musiciens aussi bien que du public.


Le site de Graciane Finzi



Simon Corley

 

 

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