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Exhumation d'une rareté

Lausanne
Salle Métropole
03/08/2009 -  
Georg Friedrich Haendel: Faramondo

Max Emanuel Cencic (Faramondo), Sophie Karthäuser (Clotilda), Marina de Liso (Rosimonda), Insung Sim (Gustavo), Philippe Jaroussky (Adolfo), Xavier Sabata Corominas (Gernando), Fulvio Bettini (Teobaldo), Teresa Nesci (Childerico)
Coro della Radio Svizzera Lugano, I Barocchisti, Diego Fasolis (direction musicale)




Les commémorations ont parfois du bon. Ainsi, le 250e anniversaire de la mort de Haendel aura au moins servi de prétexte à l'exhumation d'un opéra totalement inconnu. Faramondo a été écrit entre novembre et décembre 1737, puis créé à Londres le 3 janvier 1738, à une époque donc où l’opéra italien n’a plus la cote outre-Manche. Haendel parvient néanmoins à s'attirer les faveurs des spectateurs de la capitale anglaise, puisqu’avec huit représentations, son ouvrage connaît un joli succès, avant de tomber pratiquement dans l'oubli, éclipsé par Serse. Au moment même où Faramondo s’offre une seconde naissance avec la sortie dans les bacs d'une intégrale (3 CD Virgin Classics - 2009), l’Opéra de Lausanne en propose une version de concert avec l’équipe de l’enregistrement. S’il faut bien reconnaître que le livret n’est pas des plus inspirés, avec une intrigue complètement tarabiscotée et tirée par les cheveux, la partition recèle quant à elle des airs d’une grande beauté, véritables petits bijoux servis par une fine brochette de chanteurs, dont trois contre-ténors, sous la direction d’un spécialiste du répertoire baroque. Comme on pouvait s’y attendre, le succès a été au rendez-vous. Une longue salve d'applaudissements est en effet venue saluer une soirée qui restera comme l’un des moments forts de la saison lausannoise.


La présence sur une même scène d’opéra de deux des contre-ténors parmi les plus doués du moment est un événement à lui tout seul. Et lorsque leur prestation respective atteint des sommets, il serait vain de vouloir à tout prix les comparer pour les mettre en concurrence, tant leurs voix sont différentes. Diaphane et sensuelle pour Philippe Jaroussky, incroyable d’émotion et de raffinement (superbe lamento du IIe acte!), corsée et virile pour Max Emanuel Cencic, splendide de virtuosité et d’agilité. Et un bonheur n’arrivant jamais seul, le troisième contre-ténor n’est pas là pour faire de la figuration, Xavier Sabata Corominas séduisant par la justesse et la sobriété de son incarnation. On relèvera également les graves sonores et vaillants d’Insung Sim. Chez les dames, la palme revient à Marina de Liso pour l’expressivité de son chant et la richesse de son registre grave capiteux, alors que Sophie Karthäuser éblouit par sa voix claire et brillante. Au pupitre, Diego Fasolis dirige ses Barocchisti avec une telle verve et un tel élan qu'on en oublie très vite les surtitres pour se consacrer entièrement à la musique, et quelle musique!



Claudio Poloni

 

 

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