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Grand répertoire français

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/05/2009 -  et 5 (Charleroi), 8* mars 2009
Paul Dukas : L’Apprenti sorcier
Maurice Ravel : Concerto pour piano en sol majeur – Concerto pour la main gauche
Claude Debussy : La Mer

Severin von Eckardstein (piano)
Orchestre national de Belgique, Walter Weller (direction)


Severin von Eckardstein (© D.R.)



Programme intégralement français et plutôt rassurant pour ce concert de l’Orchestre national de Belgique. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que le public afflue massivement vers la Salle Henry Le Bœuf. Mais une fois de plus, de trop nombreuses incivilités perturbent la concentration : arrivées tardives, innombrables toux mal réprimées, chuchotements intempestifs, sonneries de téléphone portable, départs indiscrets en cours d’exécution... Confrontés à tant de goujaterie, les musiciens n’en sont que plus méritants. Ainsi, durant les premières mesures de L’Apprenti sorcier (1897) de Dukas, certains manifestent leur contentement en reconnaissant une partition rendue immensément populaire grâce à Fantasia, film de Walt Disney sorti, déjà, en 1940. Walter Weller anime un orchestre en bonne forme et dégage toute la magie et le faste de couleurs de cette œuvre décidément irrésistible.


Célèbre auprès des mélomanes belges grâce à son premier prix au Concours Reine Elisabeth en 2003, Severin von Eckardstein, d’allure toujours aussi romantique, apparaît fréquemment à l’affiche du Bozar et collabore régulièrement avec l’orchestre national. Le Concerto pour piano en sol majeur (1929-1931) de Ravel lui offre tout le loisir d’illustrer ses dons d’interprète, sa sensibilité ainsi que sa prodigieuse maîtrise du clavier. Suffisamment brillant et éclatant, l’accompagnement souffre d’un léger déficit de précision mais l’esprit fantasque et la volubilité dominent dans les mouvements extrêmes, plus convaincants que l’Adagio assai, malgré la finesse des dialogues engagés avec le soliste.


Plus rare, mais non moins percutant, le Concerto pour la main gauche (1929-1930), que l’auteur du Boléro composa pour Paul Wittgenstein, présente un visage nettement plus tragique et noir, ce qui justifie qu’il soit proposé après la pause. Le pianiste allemand ne semble aucunement en difficulté dans ce tour de force et ne manque pas d’impressionner, à l’image d’un orchestre particulièrement engagé. Malgré son comportement, le public a droit, en bis, à un extrait de Dans les brumes de Janacek.


Trop souvent exécutée – à quand Roussel ou Schmitt pour ne citer que d’autres français ? – La Mer (1903-1905) de Debussy referme l’après-midi sur une appréciation également positive bien que rien de mémorable ne soit à signaler. La grandeur, l’ampleur et le souffle répondent à l’appel et l’orchestre défend, avec tout le professionnalisme dont il est coutumier, la conception approfondie et détaillée de son directeur musical.


Le site de Severin von Eckardstein



Sébastien Foucart

 

 

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