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Le compositeur qui Oz Paris Salle Pleyel 03/16/1999 - François Narboni : Oz
Felix Mendelssohn : Concerto pour violon
Antonin Dvorak : Symphonie n° 8
Constantin Bogdanas (violon)
Orchestre Colonne, Didier Benetti (direction) La musique et le cinéma entretiennent des liens étroits, tellement parfois qu'ils deviennent inclusifs, comme ce soir où Oz, "musique d'un film virtuel" selon le compositeur, est créé lors d'un concert lui-même filmé par un cinéaste, Claude Lelouch, pour son prochain long métrage, Une pour toutes. Une musique de film filmée, il fallait y penser !
Souhaitons donc bonne chance au film ; la création musicale, elle, en tout cas, n'aura pas déçu. Dans une veine plus mélodique et plus fluide que d'habitude mais toujours d'une très grande clarté, François Narboni joue avec des rythmes élémentaires scandés par les percussions qui apparaissent et disparaissent d'un coup tandis que les violons dessinent des arches ou tournoient sur eux-mêmes. Le climat est tendu, presque oppressant, des réminiscences du Sacre de Stravinsky et de la musique jazz - deux références chères au compositeur - font irruption dans cette pièce de dix minutes d'une énergie débordante. Loin de certains préjugés, Oz atténue les frontières entre la musique "sérieuse" et les autres et prolonge la voie d'un artiste véritablement indépendant. Le succès est au rendez vous pour cette commande de Musique nouvelle en liberté qui confirme ainsi sa volonté de "décloisonner" les publics et permet à l'un des compositeurs les plus talentueux et les plus originaux de notre vie musicale de s'exprimer.
Philippe Herlin
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