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Raideur et liberté

Geneva
Victoria Hall
02/12/2009 -  
Manuel de Falla: Le Tricorne
Ludwig van Beethoven: Concerto pour violon, opus 61

Isabelle Henriquez (mezzo-soprano), Frank Peter Zimmermann (violon)
Orchestre de la Suisse romande, Josep Pons (direction)


J. Pons (© Rafa Martin)


La musique de Manuel de Falla est très exigeante pour les interprètes. Elle est rythmiquement ambitieuse. Elle demande du chef une science des équilibres orchestraux. Enfin et surtout, elle demande également aux musiciens une énergie et un enthousiasme de tous les instants.


C’est Ernest Ansermet lui-même qui a créé Le Tricorne , mais on pourrait en douter tant l’Orchestre de la Suisse romande, fierté de l’austère ville de Genève, n’est pas dans son élément dans cette œuvre. Malgré l’expérience reconnue de Josep Pons dans cette musique et l’énergie qu’il déploie, les musiciens ne se « lâchent » tout simplement pas assez. Il faut voir leur sérieux lorsque ceux-ci doivent frapper rythmiquement dans leurs mains après les fanfares du début, pour sentir à quel point ils ne sont pas à leur aise. Cette raideur se retrouve dans plusieurs solos, certes magistralement exécutés par les vents, mais sans l’humour et la joie de vivre que demande l’esprit de la musique. Enfin, plusieurs tutti pèchent par un déséquilibre trop marqué des percussions et des cuivres, ce qui ne permet pas aux nombreux crescendos de cette œuvre de se développer avec naturel.


C’est probablement avec plus de bonheur que les musiciens retrouvent un monde qui leur est plus familier avec le Concerto pour violon de Beethoven et une fois passés quelques premiers ensembles un peu imprécis au début, une certaine sérénité se remet calmement en place. De nombreux violonistes restent souvent en retrait de ce concerto soit par un respect exagéré de l’œuvre ou simplement par routine. Ce n’est pas le cas de Frank Peter Zimmermann dont la liberté de ton et de phrasé redonne à ce concerto une fraicheur quasi mendelssohnienne. Ses tempi sont vifs tout en permettant à la musique de chanter naturellement. L’effectif orchestral est judicieusement réduit pour équilibrer le soliste dont la sonorité n’est pas nécessairement très puissante, ce qui permet un dialogue des plus réussis notamment dans le Larghetto.


Le public et les musiciens de l’Orchestre ne s’y sont pas trompés, faisant un triomphe mérité à Zimmermann, qui donne en bis l’Andante plein de recueillement de la Deuxième Sonate de Jean-Sébastien Bach.


Antoine Leboyer

 

 

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