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Rien ne sert de courir… Paris Théâtre de la Ville 03/13/1999 - Franz Joseph Haydn : Quatuor en ré mineur, op. 76 n° 2, Hob. III/76
Alexander von Zemlinsky : Quatuor en la majeur, op. 4 n° 1
Bedrich Smetana : Quatuor en ré mineur n° 2 Quatuor Prazak Le répertoire travaillé par le quatuor Prazak est très large. Il a le mérite, outre celui d’éviter les redites, de s’étendre à des oeuvres peu jouées. C’est le cas ici avec le second quatuor de Smetana, auquel le premier quatuor, dit " De ma vie ", a souvent volé la vedette. Zemlinsky est également un compositeur peu fréquenté par les quatuors. Il appartient pourtant à une période charnière de l’histoire de la musique, moins austère que ses descendants viennois et cependant très inventif.
Comme toujours, la densité du son des Prazak sidère, comme toujours fougue et unité sont au rendez-vous. Les différents climats des oeuvres sont parfaitement rendus, dans la sonorité et l’expression. L’archet des Prazak insuffle à Haydn une vie nouvelle, une rage qu’on lui entend rarement. On a pourtant connu le quatuor Prazak plus en forme – plus précis, plus posé, plus musical. La continuité de l’écriture ne se donne pas à entendre, l’unité des oeuvres ne se fait pas : le jeu, un peu précipité, évince les transitions. C’est le cas surtout dans Haydn, où les jointures manquent, où les ponts du premier violon précipitent le mouvement, où le phrasé prend très rarement appui. Poussé par son premier violon, le quatuor fuit en avant. L’interprétation est celle d’un grand quatuor un peu nerveux : tous les moyens sont là, il ne manque que le temps. Peut-être les Prazak, victimes de leur succès mérité, jouent-ils trop fréquemment ?
Gaëlle Plasseraud
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