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Réputation justifiée

Paris
Salle Pleyel
02/11/2009 -  et 29, 30 janvier (Leipzig), 5 (Torino), 6 (Frankfurt), 9 (Köln), 15 (Amsterdam), 17 (Wien), 20 (Madrid) février 2009
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 2, opus 36
Anton Bruckner : Symphonie n° 3

Gewandhausorchester Leipzig, Riccardo Chailly (direction)

Venus en juin dernier (voir ici), le Gewandhaus de Leipzig et son kapellmeister, Riccardo Chailly, sont déjà de retour à Pleyel. En cette année 2009, l’orchestre de Mendelssohn ne pouvait que rendre hommage au compositeur, né voici tout juste deux siècles, au travers d’une tournée européenne de quatorze concerts qui, du 4 au 22 février, s’inscrit dans les pas de ce grand voyageur (Italie, Luxembourg, Allemagne, France, Pays-Bas, Autriche, Espagne) et présente trois de ses œuvres. Ce sera le programme de la seconde étape parisienne, la première permettant en revanche d’entendre Beethoven et Bruckner, particulièrement à l’honneur en ce mois de février à Paris.


S’agissant du premier, cela n’a certes rien de bien surprenant, mais sa malaimée Deuxième symphonie (1802) arrive au lendemain des Quatrième, Cinquième et Septième interprétées en ce même lieu par l’Orchestre symphonique de Londres et John Eliot Gardiner (voir ici et ici): difficile, dès lors, d’échapper à la comparaison, qui tourne à l’avantage des Lipsiens, en particulier pour ceux que le tempérament belliqueux des Londoniens aurait excessivement secoués. S’il s’inscrit dans une vision plus traditionnelle, avec un effectif supérieur de cordes (cinquante-deux exécutants, auxquels legato et vibrato sont autorisés), Chailly ne s’en révèle pas routinier pour autant et l’on retrouve ici tous les charmes de la Première qu’il avait dirigée en juin 2007 (voir ici). Tout aussi musclée, nerveuse et dramatique, dès l’introduction lente conduite comme un récitatif, cette Deuxième frappe par sa justesse de ton: le propos n’est pas ici de souligner la filiation mozartienne ou d’annoncer la descendance brahmsienne, mais simplement de jouer la musique pour ce qu’elle est. Aucune nuance dynamique n’est laissée au hasard, et ce jusqu’à l’accord final, et l’ensemble se déroule de façon vivante et naturelle, avec un Larghetto très allant, mais qui ne paraît jamais précipité, et des attaques incisives à souhait, mais dépourvues de brutalité. Du grand art.


Les symphonies de Bruckner tiennent actuellement le haut de l’affiche dans la capitale: après la rare Première grâce à Ozawa à l’Opéra (voir ici), ce sera prochainement la Neuvième avec Mehta et la Philharmonie de Vienne. Dans la Troisième (1873), Chailly opte pour la «version de 1878», en fait la révision de 1877, augmentée d’une coda pour le Scherzo. Moins policée que l’ultime remords de 1889, cette édition, également publiée par Nowak, convient à la direction âpre et engagée, quasi théâtrale, du chef italien. A la tête d’un gigantesque effectif (soixante-huit cordes, dont chacune des sections stupéfie par sa cohésion), il pourrait se contenter de cultiver la puissance et la profondeur, ajoutant ainsi à la légende d’une écriture massive, épaisse et statique, ou même bâtir un de ces imposants édifices mystiques que chérissent certaines grandes baguettes brucknériennes. Mais tout n’est ici que clarté, transparence et équilibre entre les pupitres, auxquelles s’ajoute une dimension essentielle chez Chailly, le lyrisme.


Sollicité par une offre pléthorique en cette semaine qui précède les vacances scolaires, le public n’a pas entièrement rempli la salle Pleyel, alors que la seule réputation du Gewandhaus et de son directeur musical, décidément pas usurpée, aurait dû suffire à le mobiliser. Mais nul doute que grâce à la présence de Lang Lang, le second concert se donnera quant à lui à guichets fermés.


Le site de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig



Simon Corley

 

 

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