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Une Damnation de Faust mise en espace Paris Théâtre du Châtelet 02/07/2009 - et 8* février 2009 Hector Berlioz : La Damnation de Faust, opus 24
Luca Lombardo (Faust), Marie Gautrot (Marguerite), Matthieu Lécroart (Méphistophélès), Arnaud Richard (Brander)
Chœur d’enfants du Conservatoire intercommunal du Val de Bièvre-Arcueil, de l’Ecole municipale de musique et de danse de Stains et du Collège Jules Verne de Rueil-Malmaison, Pauline Herzele et José-Luis Estrada (préparation), Chœur et Orchestre symphonique de Paris, Xavier Ricour (direction)
Wissam Arbache (mise en espace), Jean-Luc Chanonat (lumières)
Le Chœur symphonique de Paris
Le Chœur symphonique de Paris, qui fête sa quinzième d’année d’existence, met les petits plats dans les grands: accompagné comme de coutume de l’Orchestre symphonique de Paris, une formation constituée de musiciens professionnels, tel Jean-Baptiste Brunier, premier alto solo à l’Orchestre philharmonique de Radio France, il s’est offert une salle prestigieuse pour deux représentations à guichets fermés de La Damnation de Faust (1846) de Berlioz avec une distribution vocale prometteuse et dans une «mise en espace» spécialement créée pour l’occasion.
Ni partition, ni chaises alignées face au public comme dans une «version de concert»: Wissam Arbache, assisté de Jean-Luc Chanonat pour les lumières, a tiré tout le parti du grand plateau du Châtelet, le plus souvent plongé dans la pénombre, en ménageant entre les différents pupitres de l’orchestre des circulations et des praticables qui permettent aux personnages de se mouvoir. Quant aux choristes, s’ils restent massés côté cour ou l’arrière-scène, ils n’en exécutent pas moins quelques gestes et mouvements. Le dispositif est complété par quelques accessoires, dont un miroir, devant lequel Méphistophélès se grime de rouge et revêt un long manteau de la même couleur, et une table, sur laquelle Faust culbute Marguerite, seul dérapage trivial d’un travail globalement plus sobre et plus abouti que certaines des mises en scène qui ont tenté de résoudre les problèmes posés par l’ouvrage. Mais en faut-il davantage pour cette «légende dramatique» que le compositeur n’entendait sans doute pas voir représentée comme un opéra?
Sous la direction de Xavier Ricour, la mise en place ne souffre que peu d’accrocs et l’ensemble est toujours bien tenu, au prix d’une certaine prudence dans cette musique qui appelle folie et démesure. Cela étant, si la «Marche hongroise» ne semble pas très belliqueuse, le «Menuet des feux follets» est en revanche bien enlevé et, surtout, les puissants numéros choraux ne manquent pas d’allure. Entre l’expérience de Luca Lombardo en Faust et la prise de rôle de Marie Gautrot en Marguerite, le constat est assez proche, à savoir des prestations inégales, alternant le bon et le moins bon. En revanche, le Méphistophélès de Matthieu Lécroart, autre prise de rôle, n’appelle que des éloges: clarté d’émission, aisance sur l’ensemble de la tessiture, style adéquat, intelligente mise en valeur le texte, c’est un régal à chaque instant. Et il serait injuste d’oublier l’excellent Brander d’Arnaud Richard, qui chante par ailleurs le récitatif succédant au «Pandémonium».
Le site du Chœur symphonique de Paris
Le site de Luca Lombardo
Simon Corley
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