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Flûte alors !

Paris
Opéra Bastille
03/06/1999 -  et 8, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 20, 21, 23, 24, 25 mars 1999
Wolfgang Amadeus Mozart : La Flûte enchantée
Dawn Upshaw (Pamina), Rainer Trost (Tamino), Russell Braun (Papageno), Gaëlle Le Roi (Papagena), Franz-Joseph Selig (Sarastro), Nathalie Dessay (La reine de la nuit), Gillian Webster (première dame), Marie-Ange Todorovitch (deuxième dame), Hélène Perraguin (troisième dame), Jérome Gres, Olivier Poulizac, Clément Paresys (trois garçons)
Orchestre et choeur de l’Opéra National de Paris, Friedemann Layer (direction)
Robert Wilson ( mise en scène et décors), Kenzo Takada (costumes)

Huit ans après sa première présentation au public parisien, La Flûte enchantée de Robert Wilson continue à susciter la controverse. Pourtant, ceux qui ont depuis pratiqué le travail du metteur en scène dans d’autres productions ont pu remarquer que celui-ci ne se renouvelait guère : emprunt constant à l’art japonais du No, importance des jeux de lumières, etc. Si cette Flûte dérange toujours, c’est qu’elle semble bien étrangère à l’univers mozartien et à sa spontanéité. La stylisation excessive de chaque mouvement, le caractère expressionniste des attitudes, tout droit sorties des films muets peut en effet agacer. Tamino en hiéroglyphe animé, Pamina en poupée hystérique, où est donc la fraîche simplicité ? Toutefois, si l’on fait abstraction de ces multiples " détails " qui choquent, on réalise que l’ensemble fonctionne plutôt bien, dans ce mélange de grotesque et de sérieux qui fait toute la richesse et la profondeur d’un opéra comme la Flûte. Discours ésotérique et initiatique du franc maçon à peine masqué par le comique des situations. Et là Wilson fait mouche. Son optique se défend même si certains bruitages semblent totalement superflus et que les intermèdes dansés n’apporte strictement rien au propos.

A l’affiche de cette reprise, deux distributions. Le tout Paris se ruera assurément sur celle qui compte Nathalie Dessay dans ses rangs. D’ailleurs le public de la première laissait peu de doute à ce sujet. Applaudissements hyperboliques pour deux airs. Il y a vraiment de quoi rêver... A croire que le public préfère les acrobaties vocales à l’émotion musicale que véhicule par exemple l’excellente Dawn Upshaw, Pamina extravertie et vocalement très touchante. Cela dit, Dessay s’en sort bien, surtout dans le second air, plus facile puisque restant dans le même registre. De là à se pâmer... L’histoire a connu des reines bien plus éloquentes. Mais c’est vrai, elle n’étaient pas françaises...

Aux côtés des deux divas, Rainer Trost (révélé par Gardiner dans son Cosi au Châtelet) est un Tamino au timbre plein mais un peu rigide. Le Pagageno de Russell Braun s’avère très pauvre musicalement, manquant à la fois de puissance et de couleurs. Franz-Joseph Selig s’impose par une émission noble et une incarnation juste. Les deux trio enfin (dames et garçons) sont acceptables mais pas formidables. Au pupitre, Friedemann Layer nous offre un spectacle qui manque souvent de vivacité, à tel point que les décalages avec les chanteurs ne sont pas rares. Il parvient toutefois à donner vie à une production qui semble sclérosée par les rigueurs et les exigences de la mise en scène.



Katia Choquer

 

 

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