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Haydn and Co

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/21/2009 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor n° 14, K. 387 (*)
Joseph Haydn : Concerto pour clavier en ré, Hob.XVIII.11
Franz Schubert : Quintette à deux violoncelles, D. 956 (**)

Mihaela Martin, Olivier Charlier (violon), Bruno Pasquier (alto), Frans Helmerson, Arto Noras (**) (violoncelle), Peter Frankl (piano), Quatuor Artis (*): Peter Schuhmayer, Johannes Meissl (violon), Herbert Kefer (alto), Othmar Müller (violoncelle)




«Prades aux Champs-Elysées» est devenu, au fil des ans, l’un des grands rendez-vous de janvier avenue Montaigne. Pour sa seizième édition, plaisamment sous-titrée «Haydn and Co» afin de marquer le bicentenaire de la mort du compositeur, la formule est inchangée: une pléiade de grands musiciens vient présenter en trois soirées un concentré de l’esprit du festival pyrénéen qui, fondé par Pablo Casals en 1950, porte désormais son nom. C’est la même continuité qui présidera, du 26 juillet au 13 août prochains, à la cinquante-huitième édition, intitulée «Cosmophonia». Comme de coutume, Saint-Michel de Cuxa, Saint-Pierre de Prades et les petites églises romanes environnantes accueilleront en effet la programmation astucieusement conçue par le directeur artistique, le clarinettiste Michel Lethiec: Haydn, bien sûr, ainsi que d’autres «anniversaires» de 2009 (Spohr, Mendelssohn, Martinu), se mêleront au grand répertoire, toujours à l’honneur, mais aussi à des découvertes plus originales.


Chacun des concerts de la série parisienne, dont deux sont précédés de la présentation des partitions de Karol Beffa et Silvia Colosanti lauréates du deuxième concours international de composition du festival, qui s’est tenu en 2007, est assorti d’un titre aussi commode que passe-partout («Rencontres», «Rêves», «Traditions»). Le premier s’inscrit clairement dans l’hommage à Haydn, avec d’abord le Quatorzième quatuor (1782), l’un de six que Mozart lui dédia. Le Quatuor Artis, dont les deux violonistes et l’altiste jouent debout, en donne une interprétation pleine de vie, mais à l’intonation pas toujours très précise et aux phrasés parfois trop appuyés, comme cette manière de souligner l’opposition des forte et piano à contretemps dans le Minuetto. Plus naturels dans l’Andante cantabile, les Viennois concluent sur un brillant Molto allegro, dont la fin prend l’allure d’une plaisanterie haydnienne, le public ayant spontanément applaudi alors que restaient encore à jouer sept mesures piano.


Britannique d’adoption, Peter Frankl (soixante-treize ans) est d’origine hongroise: le fameux Rondo all’Ungarese final du Onzième concerto pour clavier en (1784) de Haydn apparaît ainsi comme un clin d’œil mais il ne se sert pas de cette hypothétique couleur locale comme prétexte à des effets trop appuyés. Dans ce concerto qui prend ici l’allure d’un quintette avec piano, avec quatuor à cordes au premier plan et «soliste» placé derrière, plaquant discrètement quelques accords pendant les tutti, Frankl et son impeccable classicisme séduisent par un enjouement et une rondeur d’un autre temps.


Œuvre emblématique du festival, qu’on peut d’ailleurs entendre lorsqu’on navigue sur son site, le Quintette à cordes (1828) de Schubert associe en seconde partie Arto Noras à ceux qui avaient précédemment «accompagné» le concerto (Mihaela Martin, Olivier Charlier, Bruno Pasquier et Frans Helmerson): une odyssée de cinquante-cinq minutes emblématique de la qualité pradéenne, d’excellente facture instrumentale, sobre et sans faute de goût, traduisant un réel plaisir de faire de la musique. Peu d’aspérités dans le vaste Allegro ma non troppo initial, où Noras a tendance à prendre le pas sur ses partenaires, mais une allure assez rapide évite l’enlisement. L’Adagio cultive raisonnablement les contrastes et offre des moments très inspirés, comme dans la transition vers le retour du premier thème ou bien dans la coda. On retrouve cette atmosphère dans l’Andante sostenuto central du Scherzo, tandis que l’Allegretto final s’autorise même des inflexions viennoises et une fougue Mitteleuropa.


Le site du Festival Pablo Casals
Le site du Quatuor Artis
Le site de Peter Frankl



Simon Corley

 

 

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