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Guerrier sur tous les fronts Paris Maison de Radio France 12/16/2008 - Carl Maria von Weber : Concertino pour cor, opus 45, J. 188
Johannes Brahms : Symphonie n° 4, opus 98
Ferdinand David : Concertino pour trombone, opus 4
David Guerrier (cor, trombone)
Orchestre symphonique et lyrique de Paris, Carlos Dourthé (direction)
Carlos Dourthé (© Jean-Marc Volta)
Amateurs ou étudiants des conservatoires parisiens (CNSMDP, CRR), ils se retrouvent, sous la direction musicale du jeune chef Michaël Cousteau, au sein de l’Orchestre symphonique et lyrique de Paris. S’y joignent des musiciens professionnels, qui assurent l’encadrement de la formation: si le corniste Philippe Dalmasso est issu des rangs de l’Orchestre de Paris, la plupart viennent de l’Orchestre national de France, comme le premier violon Jérôme Marchand, Alexandre Giordan (deuxième violoncelle solo) ou Thomas Garoche (troisième contrebasse solo).
C’est également le cas de Carlos Dourthé: d’origine chilienne, il fut premier violoncelle solo au National durant près de quinze ans, mais il mène désormais une carrière de chef d’orchestre, directeur musical de l’Orchestre et des Chœurs des Universités de Paris et par ailleurs assistant de Kurt Masur. Radio France ne pouvait donc que considérer avec une amicale bienveillance ce concert gratuit et sans entracte donné salle Olivier Messiaen.
Premier cor solo de l’Orchestre national, David Guerrier interprète le Concertino (1806) de Weber. Décousue et prévisible, l’œuvre ne parvient guère à dépasser les limites de l’exercice. Quant au soliste, il a choisi de se produire avec un cor naturel, faisant prévaloir l’intérêt de ce timbre différent au risque d’une moindre projection et, surtout, d’une justesse extrêmement aléatoire. Mais à vingt-quatre ans, il n’en continue pas moins de sidérer, puisqu’il conclut la soirée non pas au cor, pas non plus sur l’instrument qui l’a fait connaître, la trompette, pas même au tuba ou au violon dont il se dit qu’il les pratique également, mais au trombone, avec le Concertino (1837) de David.
Ferdinand David (1810-1873) – et non pas David Ferdinand comme indiqué sur le programme – n’est autre que le Konzertmeister du Gewandhaus qui créa le Second concerto pour violon de Mendelssohn. En trois parties enchaînées, avec une Marcia funebre centrale, cette musique s’inscrit dans les canons du genre, mais elle permet à David Guerrier de montrer qu’il est aussi à l’aise dans la vaillance que dans le lyrisme.
Entre-temps, Carlos Dourthé avait dirigé la Quatrième symphonie (1885) de Brahms. Certes, les cordes, dont l’effectif dépasse pourtant la cinquantaine, manquent de puissance et de profondeur, et, de ce fait, apparaissent structurellement déséquilibrées par rapport aux bois et aux cuivres, au demeurant excellents, à commencer par le solo de flûte dans le finale. Mais au-delà de cette frustration, l’interprétation, outre une mise en place tout à fait satisfaisante, se caractérise par deux qualités particulièrement appréciables dans ce répertoire: un discours qui va toujours de l’avant et le souci de faire ressortir clairement les différentes voix.
Simon Corley
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