|
Back
Précieux Saphir Paris
L’Archipel
12/15/2008 -
Joseph Haydn : Quatuor n° 74 «Reiterquartett», opus 74 n° 3
Antonio Vivaldi : Concertos pour violon «Le Quattro Stagioni», opus 8 n° 1 à 4
Amanda Favier (violon)
Quatuor Alma: Ann-Estelle Médouze, Rebecca Gormezano (violon), Claudine Christophe (alto), Frédéric Dupuis (violoncelle) – Axel Salles (contrebasse), Joël Pontet (clavecin)
A. Favier (© Anne Roman)
Saphir productions a célébré ses dix ans par une grande soirée à l’Athénée le 30 novembre dernier, mais les festivités se poursuivent du 1er au 23 décembre avec quatorze concerts à L’Archipel, la salle du fondateur de ce label indépendant, Pierre Dyens. Ludmilla Berlinskaïa, Jörg Demus, Patrice Fontanarosa, Alexander Kniazev, Michaël Levinas, Alain Meunier, Emile Naoumoff, Régis Pasquier, Jean-Claude Pennetier, Roland Pidoux, Gérard Poulet, le Quatuor Parisii, le Quintette Moraguès: le nom des participants à cette série, dont une partie de la recette est reversée à l’association «Un cœur pour la paix», témoigne de la qualité de la centaine de disques déjà produits à ce jour.
Il devient quelque peu difficile de suivre l’évolution de la composition du Quatuor Alma, fondé en 1999. En effet, si le premier violon (Ann-Estelle Médouze) et l’alto (Claudine Christophe) demeurent stables, les deux autres pupitres semblent en revanche peiner à trouver leur titulaire: au second violon, Maud Rouchaléou a laissé la place à Emmanuel Herschon en octobre 2007; au violoncelle, Maya Blumenfeld a été remplacée par Jérôme Lefranc, lui-même suivi de Lionel Wantelez. Mais pour ce concert, les deux parties sont tenues respectivement par Rebecca Gormezano, membre de l’Ensemble Matheus de Jean-Christophe Spinosi, et par Frédéric Dupuis, violoncelliste du Quatuor Dimitri et premier solo à l’Orchestre national d’Ile-de-France (où Ann-Estelle Médouze est elle-même premier violon supersoliste). C’est sans doute sur le compte de ces nombreux changements qu’il faut imputer un Soixante-quatorzième quatuor «Le Cavalier» (1793) de Haydn raide, hésitant et instrumentalement perfectible.
Saphir a publié au printemps dernier Les Quatre Saisons (1725) de Vivaldi avec Amanda Favier, qui a acquis ses lettres de noblesse dans ce répertoire en obtenant dès l’âge de dix-sept ans le troisième prix au concours Bach de Leipzig (1996). La violoniste en propose une version «chambriste», où les cordes sont réduites à un musicien par pupitre (le Quatuor Alma et Axel Salles à la contrebasse), et, contrairement à l’annonce effectuée en début de concert, les quatre concertos sont fort heureusement donnés dans leur intégralité. Au-delà de l’effectif choisi, l’interprétation surprend toutefois par son alternance de clichés baroques et effets romantiques: mordant, rugosité, coups de boutoir, tempi bousculés – jusqu’à la caricature dans le Largo de L’Hiver, repris en bis – mais aussi clavecin inventif de Joël Pontet, d’un côté; alanguissements, vibrato, archet langoureux, de l’autre. L’ensemble forme un hybride stylistiquement contestable mais dont la vigueur et la sincérité évitent tout ennui et offrent même des moments plaisants.
Le site de Saphir productions
Le site d’Amanda Favier
Le site du Quatuor Alma
Le site de Joël Pontet
Simon Corley
|
