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L’Ancien régime et la Révolution Paris Théâtre des Abbesses 12/13/2008 - Joseph Haydn : Sonates n° 33, Hob.XVI:20, n° 38, Hob.XVI:23, n° 39, Hob.XVI:24, et n° 52, Hob.XVI:39 – Capriccio en sol majeur, Hob.XVII:1
Christine Schornsheim (clavecin, pianoforte)
Christine Schornsheim (© Laion)
Souvent confinée, dans le meilleur des cas, en lever de rideau d’un récital, la musique pour clavier de Haydn n’a qu’exceptionnellement les honneurs d’un concert entier. Le risque pourrait cependant être celui de la monotonie, mais Christine Schornsheim a choisi d’y remédier en donnant chacune des deux parties de son programme sur un instrument différent, ainsi qu’elle l’a fait pour son intégrale parue chez Capriccio voici quelques années.
C’est sur la copie d’un clavecin de l’école de Johann Gottfried Silbermann (XVIIIe) que l’Allemande interprète deux sonates de 1773, la Trente-huitième en fa majeur et la Trente-neuvième en ré majeur. Si elle s’ingénie à ornementer les reprises, à ajouter des cadences et à jouer sur les différents registres offerts par les deux claviers, c’est toutefois sans déployer autant d’inventivité et de fantaisie que son partenaire Andreas Staier dans ce même répertoire. Mais entre les deux sonates, elle permet d’entendre le rare Capriccio en sol majeur (1765), variations libres sur la chanson «Il faut huit hommes pour castrer un verrat», comprenant un surprenant passage qui ne cesse de moduler.
Après l’entracte, le clavecin laisse la place au pianoforte, copie d’un instrument de Sebastian Lengerer (1793), souple et moelleux, conciliant legato et finesse d’articulation. Ses couleurs conviennent bien aux états d’âme préromantiques de la Cinquante-deuxième sonate en sol majeur (1780) puis de la Trente-troisième sonate (1771) en ut mineur, tandis que sa puissance paraît plus appropriée que celle du clavecin à une salle telle que le Théâtre des Abbesses, pourtant de petite dimension.
En bis, c’est à nouveau l’Ancien régime puis la Révolution, avec le Presto final de la Quarante-deuxième sonate (1776) au clavecin puis l’Adagio en fa majeur (1786) au pianoforte.
Le site de Christine Schornsheim
Simon Corley
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