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Enthousiasme musical Paris
Opéra Comique
02/27/1999 - et 28 février, 1, 3, 4, 5*, 6, 8, 9 mars 1999
Wolfgang Amadeus Mozart : Don Giovanni
Ludovic Tézier (Don Giovanni), François Harismendy (Leporello), Raphaëlle Farman (Donna Anna), Sophie Fournier (Donna Elvira), Scott Emerson (Don Ottavio), Jaël Azzareti (Zerlina), Bruno Rostand (Masetto), Svetosar Rangelov (Il Commendatore) (avec Denis Sedov, Thierry Félix, Elena Mosuc, Sandra Zeltzer, Philip Sheffield, Karine Ohanyan, Emidio Guidotti les 27, 1, 4, 6, 8 mars)
Choeurs de l'Opéra Comique, Ensemble orchestral de Paris, Leopold Hager (direction) (Andreas Stoehr les 6, 7, 8, 9 mars)
Philippe Arlaud (mise en scène) Enthousiaste pour les chanteurs et le chef, mitigé ou mécontent pour le travail scénique, le public de l'Opéra Comique a vu tout à fait juste ! Le décor, fait de panneaux blancs mobiles fermant ou découvrant des espaces, est froid et géométrique, un vrai tue-l'amour pour une oeuvre sanguine comme Don Giovanni. Le jeu des acteurs, comme les costumes multicolores, ramassent quelques clichés ou trouvailles rarement convaincantes, caricaturales et, surtout, sans aucune vision d'ensemble. Ce qui se voudrait grivois ou ironique tombe souvent à plat. Un mélange de sous Wilson et de sous Serban. Heureusement la musique est là, éclatante ! L'équipe vocale, hormis un Don Ottavio un peu léger, n'apporte que des satisfactions avec le Don Giovanni très assuré de Ludovic Tézier, possédant ce qu'il faut de sombre et de charmeur dans la voix, le Leporello très à son aise de François Harismendy, la Donna Anna aux très amples moyens vocaux (mais pas assez contrôlés, le timbre est parfois un peu dur) de Raphaëlle Farman, l'Elvire touchante et au timbre lumineux de Sophie Fournier, la Zerline agile et mutine de Jaël Azzaretti, le Masetto convaincant de Bruno Rostand et un très beau Commandeur en la personne du bulgare Svetosar Rangelov. Une équipe jeune (une trentaine d'années en moyenne), enthousiaste et très encourageante pour l'avenir du chant français. Mais leur réussite doit également beaucoup au grand chef mozartien Leopold Hager (chef permanent du Mozarteum de Salzbourg de 1969 à 1981, invité régulier des grandes scènes mondiales), accompagnateur idéal des voix, soutient et guide à la fois, et grand ordonnateur de cette superbe soirée.
Philippe Herlin
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