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Forces vitales

Paris
Salle Pleyel
12/10/2008 -  
Olivier Messiaen : Turangalîla-Symphonie

Jean-Yves Thibaudet (piano), Tristan Murail (ondes Martenot)
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)


Olivier Messiaen (© D. R. Archives Messiaen)


Tout au long de l’année, le centenaire de Messiaen a déjà été largement célébré en France et dans le monde, mais à l’approche du jour de sa naissance, les hommages se multiplient, pour culminer en ce 10 décembre, où, un siècle plus tôt, le compositeur français vit le jour à Avignon. Pour ce moment porteur d’une valeur symbolique et émotionnelle particulière, diffusé en direct sur Mezzo, Christoph Eschenbach et l’Orchestre de Paris ont choisi la Turangalîla-Symphonie (1948), sa partition symphonique la plus populaire, malgré les controverses qu’elle a suscitées dès sa création et malgré sa démesure (durée, effectif instrumental). Ou bien peut-être à cause de ces controverses et de cette démesure. Elle a d’ailleurs déjà été donnée à deux reprises cette saison à Paris à Pleyel, sous la direction de Sylvain Cambreling (voir ici) puis de Myung-Whun Chung (voir ici), chacun avec le même duo de solistes, Roger Muraro et Valérie Hartmann-Claverie.


Eschenbach, qui avait programmé la Turangalîla pour l’ouverture de sa première saison en tant que directeur musical de l’Orchestre de Paris avec Yvonne et Jeanne Loriod en septembre 2000 (voir ici), s’est entouré de musiciens français «exilés» aux Etats-Unis, Jean-Yves Thibaudet (côte ouest) et Tristan Murail (côte est), qui ont tous deux (séparément) enregistré l’œuvre. Le pianiste bouscule parfois ses traits, mais il dévore la partition avec un appétit qui fait plaisir à entendre, tout en ne tirant pas la couverture à lui. L’ondiste, élève de Messiaen, Maurice Martenot et Jeanne Loriod, se trouve sans doute encore davantage en terrain de connaissance: si les unissons avec les cordes ne sont pas toujours parfaitement en place, il bénéficie d’une sonorisation presque idéale, alors que l’expérience montre que l’équilibre avec l’orchestre (et le respect du tympan des auditeurs) ne se trouvent pas aisément.


Eschenbach exalte les forces vitales de cette musique: les tempi sont vifs, sans même s’alanguir dans les longues phrases lyriques ou dans «Jardin du sommeil d’amour». Pas de précipitation pour autant («Joie du sang des étoiles», «Final»), et la poésie ne perd pas ses droits, notamment dans les trois mouvements intitulés «Turangalîla», dont le caractère à la fois primitif, maléfique et mystérieux ressort admirablement. La réussite est également au rendez-vous dans les deux vastes «Chant d’amour» et dans «Développement de l’amour», le tout serti dans une prestation irréprochable et flamboyante de l’Orchestre de Paris.


Le site de «Messiaen 2008»



Simon Corley

 

 

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