Back
Age tendre et têtes de bois Paris Théâtre Déjazet 12/09/2008 - et 10, 11, 12, 13, 14 décembre 2008 Wolfgang Amadeus Mozart : Die Zauberflöte, K. 622
Josef Greindl (Sarastro), Rita Streich (Königin der Nacht), Maria Stader (Pamina), Ernst Häfliger (Tamino), Dietrich Fischer-Dieskau (Papageno), Lisa Otto (Papagena), Kim Borg (Der Sprecher), Martin Vantin (Monostatos), Marianne Schech (Erste Dame), Liselotte Losch (Zweite Dame), Margarete Klose (Dritte Dame), Margot Guillaume, Maria Reith, Diana Eustrati (Drei Knaben), Howard Vanderburg (Erster Geharnischter), Kim Borg (Zweiter Geharnischter)
RIAS Kammerchor, RIAS Symphonie-Orchester Berlin, Ferenc Fricsay (direction)
Géza Rech (mise en scène), Günther Schneider-Siemssen (décors), Friedl Aicher (costumes), Cornelia Gloth (lumières), Gerhard Schönberger (ingénieur du son) – Les marionnettistes: Gretl Aicher (directrice artistique), Philippe Brunner (administrateur), Pierre Droin (directeur technique), Vladimir Fediakov (charpentier décorateur), Heide Hölz (créatrice de costumes), Michaela Obermayr (administratrice), Julia Obert, Emanuel Paulus, Pavel Tikhonov (charpentier décorateur), Eva Wiener (créatrice de marionnettes et de costumes), Ursula Winzer
Pendant les fêtes de fin d’année, la venue des Marionnettes de Salzbourg semble aller de soi: leur précédente visite au Théâtre Déjazet datait certes du printemps 2006, mais le caractère féerique de leurs spectacles et le public familial, parfois très jeune, qu’elles attirent s’accordent parfaitement au temps de Noël. Cette année, deux productions différentes sont présentées: une pièce de théâtre, Le Songe d’une nuit d’été (jusqu’au 21 décembre), et, plus traditionnellement, La Flûte enchantée (1791), un de ces opéras de Mozart qui ont fait la renommée de la compagnie autrichienne fondée en 1913.
Ne seraient-ce les coupures pratiquées dans la partition, c’est à une véritable soirée d’opéra que le public est invité à assister. D’abord parce qu’est diffusée une superbe version, parue en 1954 chez Deutsche Grammophon: sous la direction vive de Ferenc Fricsay, et même si Dietrich Fischer-Dieskau en fait des tonnes en Papageno, la distribution fait rêver, avec Ernst Häfliger en Tamino, Maria Stader en Pamina et Rita Streich en Reine de la nuit. La mise en scène de Géza Rech n’a certes rien à voir avec le travail avant-gardiste de La Fura dels Baus dans cette même oeuvre, actuellement présenté à Bastille (voir ici). Mais elle n’en laisse pas moins la place à l’humour, comme dans les chorégraphies dévolues aux quatre esclaves de Monostatos ou dans la délicieuse apparition de Papagena sortant d’un tas de plumes. Les décors sont signés rien moins que Günther Schneider-Siemssen, le collaborateur attitré de Karajan: en deux (toiles peintes) ou en trois dimensions, pas un temple ni un palmier ne manquent à l’appel. Quant aux costumes de Friedl Aicher, ils paraissent tout droit sortis d’un livre de contes, ce que ne dément pas la croquignolette nacelle à hélice qui transporte les trois garçons.
Mais c’est avant tout l’aisance des marionnettistes qui continue, génération après génération, de fasciner petits et grands: non seulement il émane des personnages une sorte de magie, qui tient peut-être à l’impression qu’ils donnent de ne pas toucher terre dans leurs déplacements, mais on est tenté de dire qu’ils pratiquent le playback bien mieux que de véritables chanteurs...
Les deux heures paraissent longues à certains enfants: si quelques-uns semblent déjà au fait de l’action, les autres ont peut être quelque mal à suivre, encore que l’allemand soit remplacé par le français pour les dialogues parlés. Mais le succès n’est pas moins au rendez-vous, sans doute grâce à des images spectaculaires, telle l’apparition de la Reine de la nuit, et à ce charme qui n’appartient qu’aux Marionnettes de Salzbourg.
Le site des Marionnettes de Salzbourg
Le site du Théâtre Déjazet
Simon Corley
|