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Numéro zéro

Paris
Puteaux (Théâtre des Hauts-de-Seine)
12/06/2008 -  
Nino Rota : Concerto per archi
Johann Sebastian Bach : Concerto pour deux violons, BWV 1043
Ludwig van Beethoven : Romance pour violon et orchestre n° 2, opus 50 (*)
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 35 «Haffner», K. 385

Régis Pasquier, Mathilde Pasquier (*) (violon)
Orchestre du Festival, Marco Guidarini (direction)


M. Guidarini


Le pari est audacieux: poser les jalons d’un nouveau festival, à quelques kilomètres de Paris, alors que l’offre de concerts ne cesse de s’étendre et que la conjoncture ne semble guère favorable. Le soutien de la municipalité aux «Rencontres musicales de Puteaux», qui veut faire de cette initiative «un phare incontournable de la musique classique», n’en apparaît que plus méritoire. La productrice, Youra Simonetti, en a confié la direction artistique à Marco Guidarini, directeur musical de l’Opéra de Nice depuis 2001.


Comme un journal le ferait pour son «numéro zéro», le festival n’offre cette année qu’un «prélude» comprenant quatre manifestations, dont un récital d’orgue gratuit et deux «cartes blanches» à des artistes prestigieux: Cyprien Katsaris et, en plus gros caractères sur les affiches, Roberto Alagna. Le programme d’ouverture, très bref mais non moins interrompu par un entracte, a été confié à un improbable «orchestre du festival» qui, de l’aveu même de Guidarini, avait été constitué quatre jours plus tôt.


Les craintes s’estompent toutefois dès le Concerto pour cordes (1965/1977) de Nino Rota: les vingt musiciens, pour la plupart des jeunes encadrés par quelques aînés – on remarque notamment le violoncelliste Jean-Philippe Audin – rendent justice à la face «sérieuse» du compositeur attitré de Fellini. Entre néoclassicisme, Britten et Chostakovitch, le propos ne se veut certes pas révolutionnaire, mais, avec ses ambiguïtés, son ironie et son amertume, possède une qualité rare: une signature sonore immédiatement identifiable.


De génération en génération, les Pasquier font de la musique: Régis s’associe ainsi à sa fille Mathilde dans le Concerto pour deux violons de Bach. Un accompagnement réduit à treize cordes, mais un style traditionnel comme on n’en fait (presque) plus, dont ressort nettement la personnalité du père, au timbre plus riche et à l’émotion moins chiche. On se réjouit donc de le retrouver, malgré quelques dérapages, dans la Seconde romance (1798) de Beethoven.


La soirée se conclut sur la Trente-cinquième symphonie «Haffner» (1782) de Mozart, où, dans l’acoustique tout à fait satisfaisante du Théâtre des Hauts-de-Seine, l’effectif en présence ne paraît pas trop maigre et brille même par sa cohésion et son implication. S’il n’observe les reprises que dans le Menuet, Guidarini, avec une gestuelle hyperactive, n’en conduit pas moins remarquablement son affaire: sans chercher midi à quatorze heures, son Mozart possède la grandeur requise par le commanditaire, mais sans lourdeur compassée; de même, la vigueur ne se transforme jamais en brutalité. «Début d’un long chemin», sans nul doute, ainsi que l’exprime le chef italien dans ses remerciements, avant de reprendre en bis le Presto final, mais un début assurément prometteur.


Le site des Rencontres musicales de Puteaux



Simon Corley

 

 

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