Back
Viennoiseries Geneva Victoria Hall 12/05/2008 - Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour violon n° 4, K. 218
Franz Schubert: Symphonie n° 5, D. 485
Alban Berg: Concerto pour violon “A la mémoire d’un ange” Arabella Steinbacher (violon) Orchestre de la Suisse Romande, Marek Janowski (direction)
A. Steinbacher (© Robert Vano)
On pourrait dire que la jeune violoniste allemande Arabella Steinbecher a tout pour elle. Grande, mince, ravissante, une technique impeccable et une sonorité pleine. Seul manqueraient à cette armure un tout petit plus d’âme et de relâchement. Elle suit ainsi une certaine tradition mozartienne toute munichoise, qui voit en son prestigieux voisin salzbourgeois un compositeur dont les vertus sont la musicalité et l’élégance mais pas la théâtralité. Un peu rigide, le Rondeau final manque de rubato et d’une certaine spontanéité et l’ensemble pêche par une sévérité que la musique ne demande pas.
Ce sont les mêmes raisons qui font que la violoniste est plus dans son monde dans la redoutable cadence sombre et torturée du deuxième mouvement du Concerto pour violon de Berg que dans les ländlers un peu frustes du premier. Soutenus par la direction chambriste et très claire de Marek Janowski, orchestre et soliste trouvent la dimension et le lyrisme de cet extraordinaire concerto, qui reste un des chefs-d’œuvre les plus abordables des compositeurs de l’Ecole de Vienne.
Entre ces deux concertos, Janowski et son orchestre nous donnaient la pleine mesure de leurs talents dans une Cinquième Symphonie de Schubert à marquer d’une pierre blanche. Galvanisé par son directeur musical, l’orchestre trouve des superbes couleurs et des phrasés si musicaux. Les cordes se découvrent un soyeux que l’on ne leur connaissait pas et les bois rivalisent de poésie. Mais surtout, ce que Marek Janowski nous donne idéalement est ce mélange si subtil de charme et de gravité qui, de Mozart à Berg en passant par Schubert, est la vraie marque de la musique viennoise.
Antoine Leboyer
|