Back
Haut les Masques! Paris Musée d’Orsay 12/02/2008 - Karol Szymanowski : Masques, opus 34 – Préludes, opus 1 (extraits)
Leoš Janáček : Sonate «1er octobre 1905»
Christia Hudziy (piano)
Christia Hudziy (© D.R.)
Comme les deux autres volets du cycle «Les nouveaux talents du piano» donné dans le cadre des «Concerts de midi trente» (voir ici), le dernier récital faisait le lien avec les activités du Musée d’Orsay, plus particulièrement avec l’exposition «Masques. De Carpeaux à Picasso», qui se tient jusqu’au 1er février.
Christia Hudziy est venue parfaire sa formation au Conservatoire supérieur de Lyon, mais elle est native d’Ukraine, comme Szymanowski, dont elle interprète d’abord les trop rares Masques (1916): un triptyque dans lequel le compositeur, se fondant sur les acquis de Scriabine, Stravinski et Debussy, n’en use pas moins d’un langage très personnel, celui qui s’épanouit au même moment dans ses Mythes (pour violon et piano), sa Troisième symphonie ou son Premier concerto pour violon. Si l’on peut attendre des chromatismes plus capiteux et vénéneux dans «Schéhérazade», où la pianiste apparaît parfois comme prisonnière de la partition qu’elle a sous les yeux, elle se révèle plus à son avantage dans «Tantris le bouffon» et «Sérénade de don Juan», pièces de caractère plus mordant et physique.
Dans la descendance de Chopin (Septième) ou proches de Rachmaninov et du premier Scriabine (Deuxième, Cinquième), les états d’âme romantiques de trois des neuf Préludes de l’Opus 1 (1900) permettent ensuite d’apprécier rétrospectivement l’évolution du style de Szymanowski. Ils constituent en même temps une transition vers l’interprétation assez extravertie que donne Christia Hudziy de la Sonate «1er octobre 1905» de Janáček, qui se décante toutefois dans le second mouvement. Au relatif majeur, la Cinquième (1830) des Etudes de l’Opus 10, «pour les touches noires», permet de conclure sur un bis plus souriant.
Simon Corley
|