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Pompe et circonstance

Marseille
Opéra
11/25/2008 -  et 27, 30, novembre, 2, 5, 7 décembre 2008
Giuseppe Verdi: Aïda

Adina Aaron (Aïda), Béatrice Uria-Monzon (Amnéris), Sandrine Eyglier (Grande prêtresse), Walter Fraccaro (Radamès), Ko Seng-Hyoun (Amonasro), Wojtek Smilek (Ramfis), Dmitry Ulyanov (Le Roi), Julien Dran (Le messager)
Chœurs et Orchestre de l’Opéra de Marseille, Nader Abbassi (direction musicale)
Emmanuelle Favre (décors), Katia Duflot (costumes), Philippe Grosperrin (lumières), Graphbox (Vidéo), Laurence Fanon (chorégraphie), Charles Roubaud (mise en scène)

En coproduction avec les Chorégies d’Orange


Adina Aaron (Aida), Ko Seng-Hyoun (Amonasro)
(© Christian Dresse)



En dépit de l’insistance d’Ismaïl Pacha, khédive d’Égypte, Verdi accepta d’écrire un opéra pour l’inauguration du Théâtre italien du Caire seulement lorsque Camille Du Locle informa l’illustre Italien que l’histoire ficelée par l’égyptologue de renom Auguste-Edouard Mariette pourrait être proposée à Wagner. On ne remerciera jamais assez Mariette : il n’en fallut pas davantage pour décider Verdi à commencer la composition d’Aïda, et pour le reste des commentateurs d’opéra à venir de spéculer ad libitum sur ce que le non moins illustre Germain eût fait de cette « égyptiennerie ».




De la mise en scène de Charles Roubaud conçue pour l’immensité du Théâtre Antique d’Orange en 2006, il ne reste pas grand-chose, sinon une esthétique plutôt conventionnelle, où la pompe pharaonique, par la force des circonstances, et du lieu, est sérieusement entamée. Le spectacle n’en demeure pas moins beau à voir, même si les projections et autres vidéos qui tiennent lieu de décors finissent par devenir un peu envahissantes. Mais Aïda est aussi un opéra intimiste et l’ensemble fonctionne assez bien dans les duos ou les ensembles qui voient s’affronter les protagonistes. De cette production on retiendra surtout les magnifiques costumes de Katia Duflot, la chorégraphie soignée de Laurence Fanon et une distribution… assez hétérogène. Walter Fraccaro ne laissera pas aux Marseillais un souvenir impérissable : son Radamès, sans être répréhensible, manque de panache, tant vocalement que scéniquement. Béatrice Uria-Monzon, s’efforce de donner à Amnéris un côté humain, trop peut-être, car pugnacité et mordant font parfois défaut à son incarnation. Si le médium est riche et velouté, la Française semble souffrir dans les registres graves et aigus où la voix a du mal à s’imposer. L’Aïda de la très belle Adina Aaron a conquis le public qui a gratifié cette jeune soprano d’une belle ovation. L’Américaine se distingue de la meilleure façon dans les passages les plus délicats, décochant ça et là quelques superbes piani. N’était-ce un manque évident de puissance son Aïda serait presque irréprochable. Ovation également, tout aussi méritée, pour l’Amonasro du dynamique Ko Seng-Hyoun qui, déjà en 2006, avait triomphé dans ce rôle à Orange. Sandrine Eyglier (Grande Prêtresse), Wojtek Smilek (Ramfis), Dmitry Ulianov (Le Roi) et Julien Dran (Le messager) font montre de talent.
La direction de Nader Abassi est assez routinière. On reste dans une linéarité prudente,
voire effacée et rien ne se détache vraiment de sa lecture, ni en bien, ni en mal.



Décidément, l’Opéra de Marseille fait un démarrage en force en ce début de saison 2008/2009. Après l’enthousiasmante résurrection de la Salammbô d’Ernest Reyer en septembre (lire ici), on revient à un monstre sacré du répertoire pour une bien intéressante Aïda. C’est avec La Veuve joyeuse que les Marseillais passeront les fêtes de fin d’année.



Christian Dalzon

 

 

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