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Victoire coréenne au Concours Long-Thibaud

Paris
Maison de Radio France
11/15/2008 -  
Jean Sibelius : Concerto pour violon, opus 47 (1)
Johannes Brahms : Concerto pour violon, opus 77 (2)
Antonín Dvorák : Concerto pour violon, opus 53, B. 108 (3)
Serge Prokofiev : Concerto pour violon n° 1, opus 19 (4)

Saténik Khourdoïan (1), Noah Bendix-Balgley (2), Haruka Nagao (3), Hyun-Su Chin (4) (violon)
Orchestre philharmonique de Radio France, Juraj Valcuha (direction)

Plantes vertes et drapeaux sur la scène de l’auditorium Olivier Messiaen: pas de doute, il ne peut s’agir que de la finale du Concours Long Thibaud, plus vaillant que jamais après le tumultueux renouvellement de ses instances dirigeantes en 2006. Au lieu du rythme triennal qui prévalait depuis près d’un quart de siècle (piano, violon, puis une année sans épreuves), chacun des deux instruments revient désormais tous les deux ans.


Les années paires, c’est le violon, avec, pour cette édition, un jury présidé par Salvatore Accardo, qui n’a retenu que quatre candidats pour la finale, laquelle se déroule, comme de coutume, en deux temps: trois jours après un récital d’une heure donné salle Gaveau, ils devaient présenter le concerto désigné par le jury parmi les deux qu’ils avaient été précédemment invités à choisir sur une liste de six – Bartók (Second), Brahms, Dvorak, Lalo (Symphonie espagnole), Prokofiev (Premier) et Sibelius – processus qui a notamment pour avantage d’éviter aux spectateurs d’entendre à plusieurs reprises la même œuvre. D’ici le concert de gala, le 17 novembre au Théâtre du Châtelet, les internautes pourront, pour la première fois, participer au vote pour le prix du public, et ce jusqu’au 16 novembre à minuit, les prestations des candidats étant accessibles sur le site de Radio France.



S. Khourdoïan (© Jérôme Panconi)


Dans le Concerto (1905) de Sibelius, Saténik Khourdoïan (vingt-cinq ans) convainc davantage par sa personnalité, faite d’intransigeance et d’intériorité, que par sa technique: les traits et l’intonation n’apparaissent pas toujours très précis, mais sans doute le trac y est-il pour quelque chose, et elle peine en outre à s’imposer face à un Orchestre philharmonique de Radio France emmené toutes voiles dehors par Juraj Valcuha. La Française remporte le quatrième prix, le prix pour la meilleure interprétation de l’Etude en ré composée par Bernard Cavanna pour le concours et le prix pour la meilleure interprétation de l’œuvre de Fauré.



N. Bendix-Balgley (© Jérôme Panconi)


Noah Bendix-Balgley (vingt-quatre ans) rencontre les mêmes difficultés dans un Concerto (1878) de Brahms qu’on a connu plus chaleureux et extraverti, mais il s’affirme progressivement grâce à une interprétation dont l’élégance n’est jamais prise en défaut, notamment dans un Adagio pur et dépouillé. Le Germano-Américain se voit décerner le troisième grand prix ainsi que le prix «pour la conception d'un programme original et créatif».



H. Nagao (© Jérôme Panconi)


Trois heures plus tard, la seconde partie de la finale présente un tout autre visage, avec une plus grande affluence et, surtout, deux candidates manifestement plus à l’aise et douées d’un tempérament plus affirmé. La benjamine Haruka Nagao (dix-neuf ans) livre ainsi un très solide Concerto (1880) de Dvorak, même si, ici encore, on peut regretter un manque de puissance. La Japonaise est couronnée d’un cinquième prix.



H.-S. Chin (© Jérôme Panconi)


En revanche, dans le Premier concerto (1917) de Prokofiev, Hyun-Su Chin (vingt-et-un ans) l’emporte sur tous les plans: assis sur une maîtrise et une assurance supérieures à celles des trois candidats, son jeu fait également preuve de beaucoup de caractère, tout particulièrement dans le redoutable Vivacissimo central, sans pour autant omettre de rendre justice aux impalpables textures de la conclusion des deux autres mouvements. De fait, la Coréenne reçoit le premier grand prix, creusant nettement l’écart du fait de l’absence de deuxième grand prix, auquel elle ajoute le prix de l’Orchestre philharmonique de Radio France, le prix du meilleur récital et le prix des élèves des conservatoires de la Ville de Paris.


Le site du Concours Long-Thibaud



Simon Corley

 

 

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