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Nott de concert

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
11/08/2008 -  
Arnold Schönberg : Trois Pièces pour piano, opus 11
Alban Berg : Trois Pièces pour orchestre, opus 6
Edgar Varèse : Octandre
Béla Bartók : Concerto pour piano et orchestre n° 1, sz. 83

Pierre-Laurent Aimard (piano)
Bamberger Symphoniker, Jonathan Nott (direction)


Jonathan Nott (© droits réservés)



Etrange concert, mélange de musique pour piano, de chambre, symphonique et concertante, mais programme judicieusement conçu, quoique court. Deux spécialistes de la musique dite moderne consacrent quatre figures majeures de la première moitié du siècle dernier qui, toutes, d’une façon ou d’une autre, ont exploré de nouvelles voies. Public clairsemé et second balcon inoccupé, comme on pouvait le craindre.


Dans les expérimentales Trois Pièces pour piano (1909) de Schönberg, résolument éloignées des rivages de la tonalité, Pierre-Laurent Aimard, véritablement habité, semble s’accommoder des nombreuses toux. Dès le Mässig, sa lecture, tendue et intense, saisit par son absolue concentration. Le pianiste français illustre tout le potentiel expressif de cette musique autrement plus austère sous des doigts moins inspirés. Après le maître, l’élève. Place aux Bamberger Symphoniker, alias Bayerische Staatsphilharmonie, et à son Chefdirigent Jonathan Nott, pour les toujours aussi fascinantes et efficaces Trois Pièces pour orchestre (1913-1914) de Berg, fleuron de la période atonale du compositeur. Certes, l’orchestre affiche un niveau instrumental remarquable, luxe des plus appréciables dans cette œuvre, mais le chef anglais ne confère pas à cette redoutable partition toute la cohésion qu’elle réclame. Le triptyque gagne en violence ce qu’il perd en logique interne, voire en sensualité des timbres.


A défaut de se poursuivre avec la Seconde Ecole de Vienne, la seconde partie débute avec un des compositeurs les plus avant-gardistes dans les recherches sur le son, la couleur et le timbre. Sept instrumentistes à vent et une contrebasse s’installent pour le bref Octandre (1923) d’Edgar Varèse qui permet d’apprécier tout leur savoir-faire. Le choix d’une pièce orchestrale du compositeur, qui apparaît encore timidement dans les programmes, aurait fait l’économie d’un nouveau (et bruyant) changement de plateau. Pierre-Laurent Aimard, qui fut admis dans les rangs de l’Ensemble InterContemporain à seulement dix-neuf ans, rejoint celui qui en fut le chef principal de 2000 à 2003 pour le Premier Concerto pour piano (1926) de Bartók. Un piano continûment percussif eut été malvenu ; l’excellent Aimard, qui se joue manifestement des difficultés, varie les approches et les éclairages. Domine pourtant un sentiment d’inachèvement : plus de fulgurance, de propulsion, d’ivresse et, s’agissant du magnifique Andante, de mystère et d’hypnotisme auraient octroyé davantage de carrure et d’impact à cette prestation. A ce titre, l’orchestre, bien que techniquement au point – la délicate étoffe des cordes dans l’Allegro molto ! –, ne répond qu’en partie aux exigences.


Le prestigieux cycle « Orchestres internationaux » du Bozar se poursuit dès le 15 novembre avec un concert tout Stravinsky du London Philharmonic Orchestra dirigé par son principal conductor Vladimir Jurowski, en résidence cette saison. Quant à Pierre-Laurent Aimard, il se produira le 28 novembre prochain à Flagey dans les Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus de Messiaen.


Le site des Bamberger Symphoniker



Sébastien Foucart

 

 

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