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Y a-t-il un ingénieur du son dans la salle ?

Paris
Stade de France
09/27/2008 -  
Giuseppe Verdi : Nabucco
Roberto Servile (Nabucco), Rosa d’Imperio (Abigaille), Askar Abdrazakov (Zaccharie), Carlo Guido (Ismaël), Katja Lytting (Fenena), Stefano Rinaldi-Miliani (Grand Prêtre), Erla Kollaku (Anna), Domenico Ghegghi (Abdallo)
Chœur Nicolas de Grigny, Jean-Marie Puissant (chef de chœur), Orchestre National d’Ile-de-France, Yoel Levi (direction)
Charles Roubaud (mise en scène)


C’est la première fois que nous nous rendions au Stade de France pour voir un opéra : après Aïda, le Requiem de Verdi, Carmen et Turandot donnés les années précédentes, il fallait bien essayer ! Que faut-il penser d’un tel spectacle ? Les dimensions hors normes du lieu et le fait que les voix sont amplifiées doivent-ils nous détourner d’une telle manifestation ? Assurément non, les techniques d’amplification ont fait de grand progrès (il paraît même qu’on les utilise dans certains opéras…), et les distances n’empêchent pas de voir les mouvements des personnages (certes pas leurs visages, mais au 2e balcon de Bastille non plus), ni de «sentir» les réactions du public (environ 60.000 personnes, sur une contenance de 80.000).

Elément déterminant ici, la mise en scène sait remarquablement occuper le gigantesque espace entre les tribunes : décor modulable à base de vastes tablettes mobiles permettant de varier les perspectives, quelques accessoires donnant un peu de «hauteur» aux deux dimensions à laquelle est contrainte cette mise en scène à 360 degrés, mouvements de figurants lisibles et bien réglés, costumes du meilleur effet et, surtout, impressionnantes projections d’images sur l’ensemble de la scène ; Charles Roubaud réalise un superbe travail.

Musicalement, d’excellents atouts étaient réunis avec, tout d’abord, l’Orchestre National d’Ile-de-France dirigé par son directeur musical, Yoel Levi, le Chœur Nicolas de Grigny de Jean-Marie Puissant, et une distribution de bon niveau.

Alors, une soirée réussie ? Non, et pour une raison simple et unique : la sonorisation. D’abord ce qui parvient à nos oreilles est très moyen (du mono des années 50), ensuite c’est trop fort et cela casse souvent les oreilles et, surtout, le son vient d’en haut ! L’opéra c’est la fusion du regard avec l’écoute, du théâtre avec le chant ; ici on regarde la scène et le son vient du ciel ! On voit des personnages muets avec une bande-son qui vient du toit ! Cette disjonction, cette aberration rend l’expérience lyrique impossible. Il y a pourtant des haut-parleurs au sol, mais la balance donne l’avantage à ceux accrochés au toit. Y a-t-il un ingénieur du son dans la salle ?

Et si l’on rajoute à cela le prix (de 20 à 115 euros) et les «à côtés» : restauration hors de prix, le RER bondé à l’aller comme au retour (sinon il y a le parking exclusivement en prévente à 15 euros, du vol), les vigiles bornés qui n’ouvrent qu’une seule porte pour sortir de façon à créer un goulot d’étranglement, clairement le jeu n’en vaut actuellement pas la chandelle. Mais souhaitons, car le lieu est magique, qu’une nouvelle sonorisation puisse rendre ce spectacle réellement vivant.



Philippe Herlin

 

 

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