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Hilary à l'Opéra

Geneva
Victoria Hall
09/04/2008 -  
Ludwig Spohr: Concerto pour violon n° 8 « In modo d’una scena cantante »
Ludwig van Beethoven: Symphonie n° 8, opus 93
Piotr Ilyich Tchaïkovsky: Concerto pour violon, opus 35

Hilary Hahn (violon)
Orchestre de la Suisse Romande, Gilbert Varga (direction)


(© Grégory Maillot)


Ouverture de la 90e saison de l’Orchestre de la Suisse Romande. Pour fêter cet événement, l’orchestre, soutenu par ses sponsors privés et publics, déploie un programme de marketing et de notoriété ambitieux et, on le regrette, peu courant ailleurs. Une quarantaine des silhouettes de musiciens en bleu, couleur de l’orchestre, sont ainsi exposées dans la ville et surtout un CD gratuit d’œuvres captées en public par l’Orchestre et son chef Marek Janowski sera envoyé gratuitement à tous les foyers genevois. Cette initiative signifie que deux cent vingt mille CD, je répète deux cent vingt mille, seront donnés gratuitement. Le management de l’orchestre en a profité pour annoncer qu’à partir de la saison prochaine, une séparation plus nette sera faite entre les besoins du symphonique et du lyrique et que tous les concerts genevois seront systématiquement doublés.


La saison fait la part belle aux violonistes de la nouvelle génération puisque seront invités des étoiles montantes comme Nikolaj Znaider, Boris Brovtsyn ou Arabella Steinbacher. Hilary Hahn, qui a démarré sa carrière très précocement, donne l’impression d’une artiste déjà accomplie alors qu’elle est de la même génération que ses collègues. Elle s’est déjà dans le passé faite la championne de concertos peu connus du répertoire comme celui de Samuel Barber ou celui très mal-aimé d’Arnold Schoenberg. Fallait-il pour autant faire revivre celui de Spohr ? Il présente l’originalité de s’inspirer du style de l’opéra italien et contient quelques thèmes assez agréables mais le développement reste assez prosaïque. L’élégance et le lyrisme d’Hilary Hahn sont remarquables mais ce concerto est oublié bien vite.


Présentée avec un effectif allégé avec uniquement quatre contrebasses, la Huitième Symphonie de Beethoven est prise à un tempo très rapide. Il faut peut-être y voir l’influence des styles établis par les musiciens baroques mais au final, les phrasés sont bâclés, les tuttis d’orchestre manquent de couleur et de clarté et Beethoven est bien absent.


Ce sont au contraire des tempi retenus qu’adopte Hilary Hahn pour le Concerto. La sonorité et les phrasés de la jeune Américaine sont de toute beauté mais c’est sa conception de l’œuvre qui émerveille et émeut. Conçus en un seul jet et plus retenus que par habitude, les deux premiers mouvements, laissent apparaître une intériorité très réelle, à des lieux de la sentimentalité dans laquelle se réfugient tant de violonistes. Quand au dernier mouvement, il est plus une affirmation de foi qu’une démonstration d’agilité. C’est une « Tatiana » ayant récupérée de sa dernière rencontre avec « Oneguine » qui parle par le violon d’Hilary Hahn. Débarrassé d’exagérations névrotiques et de tentations virtuoses, le concerto devient ainsi plus opératique mais cette fois-ci au meilleur sens du terme.



Antoine Leboyer

 

 

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