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Un quatuor de sourires

Oviedo
Cloître de la cathédrale
08/25/2008 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor n° 16 en mi bémol majeur, K. 428
Béla Bartok : Quatuor n° 3 en do dièse mineur, Sz. 85
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 16 en fa majeur, opus 135

Quatuor Quiroga : Aitor Hevia, Cibrán Sierra (violon), Dénes Ludmány (alto), Helena Poggio (violoncelle)


Le Quatuor Quiroga (© Mila Rodero)


L’avant-dernier concert du Festival de musique de la ville d’Oviedo était donné non pas dans l’Auditorium et notamment sa superbe salle de musique de chambre mais sous les voûtes gothiques du modeste cloître de la cathédrale. Si le temps permit heureusement un bon déroulement du concert, seuls ceux qui avaient trouvé une place dans les deux couloirs partant du coin où était installée l’estrade purent donc profiter pleinement de la prestation des artistes. Les conditions furent d’ailleurs telles qu’une partie du public, plus jeune qu’à l’accoutumée, alla directement s’asseoir au pied de ladite estrade, par terre, pour mieux apprécier les concertistes. Il est vrai qu’ils valaient le déplacement puisqu’il s’agissait du Quatuor Quiroga (du nom d’un grand violoniste galicien), composé de jeunes artistes primés lors du concours international de Bordeaux (ex-Evian) de 2007 (lire ici), et dont le premier violon fit comme il l’indiqua lui-même une partie de ses études musicales à simplement quelques mètres de la cathédrale, au Conservatoire d’Oviedo.


Le Quatuor Quiroga fut dans les trois œuvres du programme, aussi difficiles que d’un modernisme défiant le temps, souverain. Dans celle de Mozart, un des six quatuors dédiés à Haydn (1784), il frappa d’emblée par la clarté, le soin et la respiration de son approche ainsi que par un phrasé exemplaire, les lignes de force dynamique étant parfaitement articulées. Pas d’ornementations et de fioritures. Un style direct, jeune et moderne, permis par une technique irréprochable.


Les qualités des Quiroga trouvèrent pleinement à s’exprimer évidemment dans le Troisième quatuor de Bartok (1927), d’une tension dramatique phénoménale. Ils ne montrèrent aucune faiblesse dans ces pages implacables d’une complexité inouïe. Leur lecture du dernier quatuor à cordes de Beethoven (1826), encore une fois sans aucune préciosité, ne fit enfin en rien appel à la métaphysique mais fut de bout en bout marquée par un souffle laissant toute sa place à un discours à la fois chantant et naturel.


Au total, les quatre instrumentistes furent remarquablement homogènes et montrèrent tous une véritable joie à jouer ensemble, à Oviedo, auprès d’un public enthousiaste dont beaucoup d’élèves du Conservatoire de la ville. Après chaque œuvre, ils arborèrent d’ailleurs chacun un sourire jusque là qui faisait véritablement plaisir à voir. On permettra, simplement, de souligner les qualités particulières du violoncelle de la charmante et très engagée Helena Poggio: un son puissant, ample, plein, charnu, proprement exceptionnel.


Bien entendu, les artistes ne purent refuser un bis. Bien entendu, il fut consacré au compositeur « manquant » du programme: Joseph Haydn.


Le site du Quatuor Quiroga



Stéphane Guy

 

 

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