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La leçon de clarinette Oviedo Auditorio Príncipe Felipe 08/20/2008 - Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour clarinette et orchestre en la majeur, K. 622
Ludwig van Beethoven: Symphonie n° 7 en la majeur, op. 92
Karl Leister (clarinette)
Joven Orquesta Internacional Oviedo Filarmonía, Friedrich Haider (direction)
F. Haider (© Iberkonzert)
Le programme de l’antépénultième concert du cinquième festival de musique d’Oviedo offert dans la grande salle de l’auditorium Príncipe Felipe était on ne peut plus classique: un concerto et une symphonie. Classiques tous deux et en la majeur également. Le parallèle s’arrêtait là.
En effet, le Concerto de Mozart (1791) fut marqué par la remarquable prestation de Karl Leister, clarinettiste soliste de l’Orchestre philharmonique de Berlin à partir de 1959 et admirable partenaire des plus grands de la dernière moitié du vingtième siècle, toujours exemplaire à soixante-dix ans. Souplesse, phrasé, poésie, distinction furent son apport, essentiel. En regard, la prestation de l’orchestre fut médiocre. Mais moins en raison de la fraîcheur des instrumentistes qu’en raison de la direction. Le début de l’Allegro initial fut même très inquiétant, personne n’étant prêt. Les choses s’arrangèrent progressivement mais l’ensemble manqua de respiration, et totalement de relief dans le Rondo Allegro final, l’admirable et presque trop connu Adagio étant sauvé par le soliste.
La Septième symphonie (1812) confirma l’impression première. Elle fut expédiée. Le chef, comme trop fréquemment chez lui, fit lever l’orchestre à son arrivée au podium et entama le premier mouvement les artistes à peine rassis. Evidemment, ceux-ci, manquant totalement de concentration, loupèrent leur entrée. La suite fut à l’avenant et marquée par la précipitation, ce que n’est pas la furia beethovénienne vue par Toscanini ou le premier Karajan. Le chef, semblant prendre Beethoven pour un auteur de zarzuela, n’imprima aucune fluidité, les articulations et les transitions étant bâclées. Le deuxième mouvement, Allegretto, pris trop rapidement, fut sans profondeur aucune tandis que l’Allegro con brio final, où les cors dépareillèrent malheureusement, ressembla parfois à une cavalcade, les timbales n’adaptant pas leur impact à la réverbération de la salle.
Bref, des artistes prometteurs, notamment les bois, sous le regard d’un maître mais, ce soir-là, mal dirigés par l’hyperactif ancien chef de l’Opéra de Strasbourg.
Stéphane Guy
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