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Réverbération Saint-Céré Cahors (Eglise Saint-Barthélemy) 08/06/2008 - et 7 (Tulle), 9 (Martel) août 2008 Arthur Honegger : Le Roi David, H. 37
Brigitte Antonelli (soprano), Béatrice Burley (mezzo), Eric Vignau (ténor)
Chœur du stage de chant choral de Martel, Patrick Hilliard (chef de chœur), Orchestre du Festival de Saint-Céré, Dominique Trottein (direction musicale)
Dominique Trottein
Après Le Roi Carotte (voir ici), Le Roi David (1921): non seulement le Festival de Saint-Céré ne se limite pas à l’opéra, mais il fait se télescoper les genres, l’opérette burlesque puis l’oratorio biblique, et les compositeurs, Offenbach alternant ainsi avec Honegger – encore que ce dernier ait également laissé de bien lestes Avenures du Roi Pausole.
En outre, le festival s’associe depuis 1991 à un stage de chant choral qui se déroule à Martel sous la responsabilité de Patrick Hilliard: à l’issue de quinze jours de travail, et ce à raison de deux séances de travail quotidiennes de trois heures, ces choristes amateurs – trois quarts de femmes et un quart d’hommes – présentent ce programme à trois reprises dans les églises de la région. Ils chantent avec ferveur, et les fanfares de l’Orchestre du Festival de Saint-Céré claquent fièrement sous la direction très soigneuse de Dominique Trottein, mais il est regrettable que leur interprétation se noie dans les voûtes d’une acoustique excessivement réverbérée – en l’occurrence celle de Saint-Barthélemy à Cahors.
Si elle flatte les interventions solistes – la soprano Brigitte Antonelli, la mezzo Béatrice Burley, par ailleurs professeur de technique vocale du stage, et le ténor Eric Vignau, roi Fridolin XXIV aisément reconverti en roi David – elle se révèle peu idéale pour rendre justice à l’écriture contrapuntique de Honegger, particulièrement dans les passages rapides. Autre déception: un récitant qui adopte durant toute l’œuvre un ton uniforme, déclamatoire et prosaïque bien que se voulant prophétique, dramatisant, criant et larmoyant à outrance.
Mais l’impression demeure globalement favorable, d’autant que même dans sa version originale pour ensemble de chambre, la partition de Honegger est devenue bien rare, et le public obtient donc en bis la reprise des dernières pages.
Simon Corley
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