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Saint-Céré

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Barbier de poche

Saint-Céré
Cahors (Cour Caviole)
07/31/2008 -  et 3* (Cahors), 6, 7 (Saint-Céré), 9 (Cahors), 13 (Saint-Céré) août, puis 21 (Istres), 22, 23 (Castres), 24 (Sarlat) octobre, 15 novembre (Longjumeau), 6 décembre (Autun) 2008, 4 (Draguignan), 10, 11 (Châlon-sur-Saône) janvier, 5, 6 (Millau), 20 (Rodez), 21 (Colomiers), 24, 26, 28, 30 mars, 1er, 3, 6 (Gap), 28 (Albi), 29 (Moissac), 30 (Epinal) avril 2009
Gioacchino Rossini : Le Barbier de Séville (arrangement Dominique Trottein)

Mathias Vidal (Le comte Almaviva), Lorenzo Arcaro (Figaro), Hermine Huguenel (Rosine), Christophe Lacassagne (Bartolo), Jérôme Varnier (Basilio), Cécile Limal (Berta), Alain Herriau (Un officier)
Romain Curt (hautbois), Wladimir Weimer (basson), Ludovic Passavant, François Villevieille (violon), Stéphanie Blet (alto), Lionel Allemand (violoncelle), Corine Durous (piano et direction musicale)
Olivier Desbordes (mise en scène), Patrice Gouron (décors, costumes et lumières)



(© Nelly Blaya)


Vingt-huitième édition du Festival de Saint-Céré, du 29 juillet au 16 août, toujours sous la direction artistique de son fondateur, Olivier Desbordes: le sacré (Bach et Haendel), l’oratorio (Le Roi David), la musique instrumentale (airs à danser de l’époque de Louis XIV, version de chambre de Concertos pour piano de Mozart), les musiques du monde (nouba orientale, tango) et même une journée jazz sont de la partie, mais le coeur de la programmation n’en demeure pas moins l’opéra, en plein air tant que la météo l’autorise. Et ce d’autant que dès 1986, le festival a trouvé un prolongement dans la Compagnie nationale de théâtre musical «Opéra éclaté», qui porte haut les couleurs de la décentralisation culturelle en présentant durant le reste de l’année dans tout le pays les spectacles donnés pendant l’été à Saint-Céré mais aussi, grâce au soutien d’un public pour moitié originaire de la région, dans les villes avoisinantes (Cahors, Souillac, Martel, Beaulieu, ...). Cette année, l’innovation se poursuit à Saint-Céré même, avec, pour la première fois, un «festival off» consistant en neuf manifestations gratuites se déroulant en différents points de la ville du 25 juillet au 15 août.


Un barbier de Séville n’est pas une nouvelle production, mais sa reprise pour six représentations, dont deux à Cahors, paraît pleinement justifiée. L’article indéfini ne dissimule certes pas au spectateur qu’il ne va pas exactement assister au Barbier de Séville (1816) de Rossini. L’orchestre a été réduit par Dominique Trottein à un hautbois, un basson, un quatuor à cordes et un piano, depuis lequel Corine Durous dirige l’ensemble, placé côté jardin en contrebas de la scène. La partition a également été rognée de quelques numéros, tandis que les récitatifs ont été remplacés par des extraits de la pièce de Beaumarchais (1773), qui cingle avec autant de verve et d’insolence qu’au premier jour.


La mise en scène d’Olivier Desbordes cultive le retour à Molière voire à la commedia dell’arte, mais non sans sympathie pour la figure du barbon, hagard et pitoyable, ravagé par la jalousie et la passion jusqu’à la paranoïa. Patrice Gouron signe à la fois le décor, les costumes et les lumières: simple sans faire étriqué, son dispositif exploite habilement une imposante façade unique, complétée par un petit nombre d’accessoires (échelle double, fauteuil, chaise). Au boulevard, les portes claquent, mais ce sont ici les volets, derrière lesquels les personnages apparaissent et disparaissent tour à tour.


Offrant des ensembles réussis, à l’image du final du premier acte, une belle distribution a été réunie pour défendre aussi bien la musique de Rossini que le texte de Beaumarchais, nonobstant un Figaro qui tente de masquer derrière des effets comiques une projection insuffisante et une justesse inégale. Mais le reste du plateau apporte de grandes satisfactions, et ce jusque dans les rôles secondaires. Mathias Vidal est un comte Almaviva dont on apprécie le timbre aussi bien que l’agilité, davantage sans doute que le style. Hermine Huguenel incarne une Rosine fort peu ingénue et qui sait mener son monde; elle possède la tessiture du rôle et en déjoue les pièges avec brio. Christophe Lacassagne est ce Bartolo dépassé par les événements, mais pas par les exigences vocales, malgré une articulation parfois prise en défaut. Enfin, Jérôme Varnier campe un Basilio particulièrement inquiétant mais servi par une prestation vocale à tous égards remarquable.


Le site du Festival de Saint-Céré
Le site de la Compagnie «Opéra éclaté»



Simon Corley

 

 

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