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Justice a été rendue au Roi David Montpellier
Le Corum, Opéra Berlioz
07/29/2008 -
Arthur Honegger : Le Roi David, H. 37 (version originale)
André Wilms (récitant), Dany Kogan (La Pythonisse), Guylaine Girard (soprano), Brigitte Vinson (mezzo-soprano), Julien Dran (ténor), Myriam Jarrnache (soliste de la Maîtrise de Radio France)
Chœur et Orchestre Philharmonique de Radio France, Matthias Brauer (direction)
Arthur Honegger
Jeanne d’Arc au bûcher avait marqué les esprits au Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon en 2005 : la production, mise en scène par Jean-Paul Scarpitta, a été reprise l’année suivante et immortalisée en DVD. La vingt-quatrième édition propose Le Roi David, probablement le second oratorio le plus connu d’Arthur Honegger, compositeur dont la rareté tant au concert que sur scène ne cesse de scandaliser ses admirateurs. Est-il passé de mode pour la musicologie ? Ses oratorios, un des piliers de son catalogue, ont-ils vieilli aux yeux des mélomanes ? Paresse ou prudence des organisateurs ? Des moyens considérables sont pourtant déployés pour exhumer des ouvrages baroques d’un intérêt musical et dramatique relatif…
Cette œuvre, rapidement composée du 25 février au 28 avril 1921, fut créée dans le théâtre de René Morax (auteur du texte) à Mézières, près de Lausanne, avec un orchestre de dix-sept musiciens. Entendre le Roi David dans sa version originale rehausse l’intérêt de cette soirée, même s’il est permis de préférer la mouture remaniée par Honegger deux ans après la création, le 11 juin 1921, en vue d’être jouée par un grand orchestre symphonique. Les vingt-sept numéros font se succéder, en un peu moins de soixante-dix minutes, des pages purement orchestrales, des cantiques et des psaumes, l’ensemble étant consolidé par un récitant.
Qu’un concert soit court n’a que peu d’importance si l’exécution musicale est de qualité. A Radio France de défendre la partie chorale et instrumentale. Directeur musical du Chœur depuis septembre 2006, Matthias Brauer conduit des choristes virtuoses, remarquables d’engagement et d’expressivité, ainsi qu’un Orchestre Philharmonique dont il faut saluer la netteté et la transparence. Une petite harmonie fine et charmeuse, des cuivres ponctuels et expressifs valorisent cette magnifique partition. Au sein d’un quatuor de solistes parfait de style, la soprano Guylaine Girard signe les interventions les plus mémorables, tandis qu’André Wilms se montre impeccable dans le rôle essentiel du récitant, bien que le débit soit par moments un rien trop précipité. Dany Kogan campe, quant à elle, une saisissante Pythonisse.
Défricheur d’œuvres oubliées, René Koering aura-t-il l’idée géniale de proposer prochainement Judith, Cris du monde, La Danse des morts ainsi que les œuvres radiophoniques Christophe Colomb et Saint François d’Assise ?
Un site sur Arthur Honegger
Le site du Chœur et de l’Orchestre Philharmonique de Radio France
Sébastien Foucart
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