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Succès des « Jeunes Solistes » à Montpellier Montpellier Le Corum, Salle Pasteur 07/29/2008 - Jean-Philippe Rameau : Deuxième recueil de pièces de clavecin (Allemande, Courante, Gigue en rondeau, Seconde Gigue en rondeau, Le Rappel des oiseaux, Rigaudons I et II, Musette en rondeau, Tambourin) – Nouvelles suites de pièces de clavecin (Allemande, Courante, Sarabande, Les Trois Mains, Fanfarinette, Gavotte et doubles)
Jean-Sébastien Bach : Partita n°3, BWV 827
François Guerrier (clavecin)
François Guerrier (© Droits réservés)
Le Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon offre une tribune de choix aux jeunes artistes, les uns encore peu connus, les autres bénéficiant d’une certaine notoriété auprès des mélomanes, en particulier grâce à un disque remarqué par la critique ou un prix remporté dans un concours prestigieux. A 12 heures 30, la foule se presse massivement aux concerts gratuits de la série « Jeunes Solistes », soutenue par la SACEM, au point qu’une longue file se forme déjà aux portes de la Salle Pasteur du Corum une demi-heure avant le concert (emplacement libre). Ouvrir la musique dite classique au plus grand nombre, voilà bien une des lignes directrices de ce festival pluridisciplinaire et éclectique.
Le répertoire de chambre est ainsi à l’honneur sur le temps de midi, en ce compris le clavecin. Formé à Paris auprès de Pierre Hantaï, Christophe Rousset, Elisabeth Joyé et Kenneth Weiss, François Guerrier se produit avec de nombreux ensembles spécialisés dans la musique « ancienne » et « baroque » (Ricercar Consort, dont il est membre, Ensemble baroque de Limoges, La Simphonie du Marais, Opera Fuoco, …).
L’inadéquation entre la salle, de relativement grande dimension, et le clavecin, naturellement peu « sonore », nécessite une écoute encore plus silencieuse qu’à l’accoutumée, ce que semble avoir bien compris un public remarquablement discipliné. Dans des pièces de Rameau, extraites du Deuxième Recueil (publié en 1724) et des Nouvelles Suites (1728), François Guerrier tire un maximum des potentialités expressives de son instrument, une copie d’un original de Pascal Taskin (1769) conservé à l’Université d’Edimbourg ; il en résulte des merveilles de finesse et d’élégance. Insérée au milieu du récital, la Partita BWV 827 de Bach (1728) permet d’apprécier un jeu construit, pensé, rigoureux et capable de douceur. Dans une lecture vivante, naturelle et limpide, le claveciniste, très applaudi, ménage de larges moments de rêverie.
Sébastien Foucart
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