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La musique adoucit-elle les mœurs ? Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
07/20/2008 -
Mikhaïl Glinka : Rouslan et Ludmilla (ouverture)
Gioacchino Rossini : «Amici in ogni evento… Pensa alla patria» (L’Italienne à Alger)
Wolfgang Amadeus Mozart : «Non so più cosa son» (Les Noces de Figaro)
Maurice Ravel : Tzigane
Modest Moussorgski : Tableaux d’une exposition (orchestration Maurice Ravel)
Isabelle Druet (mezzo-soprano), Yossif Ivanov (violon)
Orchestre National de Belgique, Roberto Minczuk (direction)
  
I. Druet (© L. Friob) / Y. Ivanov (© A. De Gelas) / R. Minczuk (© C. Lee)
Le public se presse rue Ravenstein pour le traditionnel concert gratuit de l’Orchestre National de Belgique donné en prélude à la Fête Nationale et retransmis en direct ou en léger différé sur Musiq’3, La Une, Klara et Canvas. Après avoir pris place dans la Loge Royale, le Roi Albert II, la Reine Paola et la Reine Fabiola (spectatrice assidue du Concours Reine Elisabeth, producteur de la soirée), ainsi que leurs enfants et beaux-enfants, sont chaleureusement applaudis. Et à Roberto Minczuk, directeur musical du Calgary Symphony Orchestra, d’entamer la Brabançonne, jouée et écoutée debout. A l’heure où le pays connaît la crise politique probablement la plus grave de son Histoire, ce moment partagé entre les citoyens et les membres de la Famille Royale revêt, plus que jamais, une importance symbolique particulière.
Introduit dans les deux langues nationales par la toujours aussi ravissante Marlène de Wouters, présentatrice « officielle » du Concours Reine Elisabeth, le programme de ce concert donné d’une traite débute par une Ouverture de Rouslan et Ludmilla de Glinka bien menée mais que l’on aurait aimé plus juteuse. Place ensuite à deux anciens Deuxièmes Prix, respectivement en 2008 et 2005. La mezzo-soprano française Isabelle Druet revient sur la scène de la Salle Henry Le Bœuf, quelques semaines après sa consécration, pour deux airs : « Amici in ogni evento… Pensa alla patria » de L’Italienne à Alger de Rossini (dans lequel elle montre un réel abattage et un grave corsé) et « Non so più cosa son » des Noces de Figaro de Mozart. Réplique honnête de l’orchestre, nonobstant un équilibre souvent problématique. Le Belge Yossif Ivanov a récemment enregistré Tzigane de Ravel mais c’est dans la version pour orchestre qu’il se produit. Sa lecture techniquement très propre ne manque pas d’engagement. Il en est de même des Tableaux d’une exposition de Moussorgski : les musiciens sont dans une bonne forme et la prestation, saluée par une salle quasi comble, ne manque pas de séduction. Walter Weller, directeur musical de la phalange nationale, reprendra l’ouvrage en vue d’un concert au Bozar les 17 et 19 octobre prochain.
Sébastien Foucart
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