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La Grave

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La Grave
Eglise Notre-Dame (La Grave), Place de l'Eglise (Villar d'Arène)
07/14/2008 -  
Maurice Ravel : Miroirs
Claude Debussy : L’Isle joyeuse
Olivier Messiaen : «Le Merle bleu» (extrait du Catalogue d’oiseaux) – «Regard du Fils sur le Fils», «Par lui tout a été fait» (extraits de Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus)
Le Liu (piano)


Paul Dukas : Fanfares de La Péri
Olivier Messiaen : Et exspecto resurrectionem mortuorum
Nicolas Bacri : Via crucis, opus 110 (création)
Henri Tomasi : Fanfares liturgiques

Orchestre des jeunes de la Méditerranée Provence-Alpes-Côte d’azur, Philippe Bender (direction)




Comme la veille (lire ici), le festival Messiaen a, pour le 14 juillet, proposé deux concerts dans la journée. C’était d’abord un récital de Le Liu, Grand prix du concours Messiaen 2007 de la ville de Paris – le festival offre tout naturellement un concert au lauréat de chaque concours. La jeune Chinoise a des doigts sûrs, sait créer des plans sonores différents, doser les contrastes dynamiques, notamment dans les pages de Messiaen – « Le Merle bleu » en particulier. Côté Ravel, « Noctuelles » et « La Vallée des cloches » ne manquent pas d’un certain mystère et « Une barque sur l’océan » baigne dans des sonorités assez veloutées. Il reste que tout cela est un peu vert, ce qui n’étonnera pas de la part d’une pianiste de 21 ans, et qu’on attend, pour ce répertoire, un jeu moins monochrome, plus timbré, avec plus d’économie et de subtilité dans l’usage de la pédale, davantage de liberté dans l’interprétation – L’Isle joyeuse paraît trop littérale. Tout cela promet, en tout cas.


Messiaen y tenait : Et exspecto resurrectionem mortuorum devait « être joué, à la Grave, face au glacier de la Meije, dans ces paysages puissants et solennels qui sont [s]a vraie patrie ». Dès les premières années du festival, son dynamique directeur, Gaëtan Puaud, a fait de ce rêve une réalité. Cette fois, c’est sur la place de Villar d’Arène, le village voisin, pavée et goudronnée pour l’occasion, là où devait avoir lieu le concert de Myung-Whun Chung et Roger Muraro, que l’œuvre a été donnée. Mais le ciel, dont la colère avait fait pleurer le maire le 12 (lire ici), s’est enfin montré plus clément. Reste à savoir si l’œuvre, avec son effectif si particulier de vents et de percussions, gagne vraiment au plein air. L’Orchestre des jeunes de la Méditerranée et de Provence-Alpes-Côte d’azur, en tout cas, a offert un beau moment de musique sous le bleu d’un azur purifié. Efficace et scrupuleux, Philippe Bender a réussi à fondre en un ensemble homogène ces talents enthousiastes venus de huit pays différents, qui ont ainsi maîtrisé une partition beaucoup plus difficile qu’il y paraît, tant du point de vue strictement technique que du point de vue rythmique – comme toujours chez Messiaen.


La création de Via crucis op. 110 – un numéro d’opus qui a de quoi faire peur à tout compositeur – de Nicolas Bacri, qu’on a connu plus inspiré, n’a guère laissé d’impression, sinon celle d’une œuvre ennuyeuse et laborieuse. Hommage à Messiaen, ces Variations font appel au même effectif qu’Et exspecto. Inspirée des quatorze stations du chemin de la Croix, elle languit dans des relents de modalité, ne témoignant d’aucune recherche sonore, variant scolairement un motif de quelques notes trop aisément reconnaissable. Composée quarante-quatre ans après Et exspecto, c’est elle qui paraît datée, beaucoup plus, par exemple, que les Quatorze stations pour percussion de Marius Constant.


Le concert, qui a débuté avec les fanfares de La Péri de Paul Dukas, s’est achevé avec les roboratives Fanfares liturgiques d’Henri Tomasi.



Didier van Moere

 

 

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