About us / Contact

The Classical Music Network

Saint-Riquier

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Délégation russe en Picardie

Saint-Riquier
Abbatiale
07/16/2008 -  
Anatole Liadov : Kikimora, opus 63
Jean Sibelius : Concerto pour violon, opus 47
Piotr Illich Tchaïkovsky : Symphonie n°6, opus 74 «Pathétique»

Vadim Repin (violon)
Orchestre philharmonique de l’Oural, Dmitri Liss (direction)


V. Repin (© Kasskara/DG)


Se tenant du 10 au 19 juillet, la vingt-quatrième édition du Festival de Saint-Riquier propose dans l’Abbatiale de cet ancien village de la Somme, ainsi que dans d’autres églises avoisinantes (Oneux, Valloires, Saint-Valéry-sur-Somme, Rue, Long), une programmation des plus éclectiques et généreuses. Fréquenté par un public plutôt décontracté, ce festival devient un des plus incourtournables de l’Hexagone durant l’été, les billets étant de surcroît vendus à des tarifs démocratiques.


En dix jours, différents styles et genres auront été mis à l’honneur, parfois à l’occasion de « journées » (de la voix, des musiques du XXe siècle et d’aujourd’hui, du baroque et de l’orgue). L’insatiable festivalier a largement de quoi satisfaire sa soif de musique : des manifestations, y compris des conférences, sont organisées à différents moments de la journée (à 11, 14, 15 ou 17 heures) et du soir (19 ou 20 heures 30, quelques concerts débutant encore à 22 heures 30).


Point de festival digne de ce nom sans des soirées d’ouverture et de clôture prestigieuses ou originales. Si La Chapelle Rhénane, sous la direction de Benoît Haller, a ouvert les festivités avec la Passion selon Saint Jean de Bach, c’est la compagnie Diva Opera qui assurera la dernière soirée avec une représentation en version de chambre des Noces de Figaro de Mozart suivie, sur le parvis de la somptueuse Abbatiale, d’un grand bal gratuit animé par Les Cavatines, la chorégraphe Natalie van Parys et l’Orchestre de cuivres d’Amiens conduit par Béatrice Warcollier.


Après l’Orchestre Régional de Douai (le 11) et l’Orchestre National de Belgique (le 12), place à une formation symphonique plus internationale. Mieux connu en Occident depuis la chute du « rideau de fer », l’Orchestre Philharmonique de l’Oural, dirigé par son chef principal Dmitri Liss, bénéficie d’une acoustique particulièrement flatteuse pour les cordes, expressives et homogènes. Il convient de saluer la prestation savoureuse et précise de la petite harmonie, en particulier du cor anglais, dans une lecture imagée de Kikimora (1909) de Liadov.


La présence de Vadim Repin à l’affiche explique sans doute la formidable affluence dans l’Abbatiale, au point que l’espace entre les rangées de sièges fut réduit au-delà du raisonnable. L’association entre le violoniste sibérien et cet orchestre, fondé en 1936 et basé à Ekaterinbourg, aurait pu déboucher sur un programme 100% russe. Il n’en fut rien puisque c’est le Concerto pour violon (1903, révisé en 1905) de Sibelius qui a été retenu (il sera rejoué ce vendredi 18 juillet à Montpellier). Fort d’une technique souveraine, bien que par moments très légèrement sacrifiée au profit d’une plus grande vérité dramatique, Vadim Repin tire de son Guarneri del Gesù de 1736 une sonorité admirablement profilée ainsi que d’infimes nuances. Le public accueille triomphalement le soliste à l’issue d’une prestation d’une admirable tenue expressive, à la fois touchante (Adagio di molto), majestueuse, noble et à l’esprit rhapsodique savamment dosé (Finale). Dmitri Liss, qui ne craint pas de mouiller sa chemise, offre un accompagnement qui focalise par moments autant l’attention que le violoniste, et ce malgré quelques brefs passages moins inspirés. Vadim Repin ne concède curieusement aucun bis.


Place à un autre pilier, également repris à Montpellier le 19 juillet prochain à l’occasion de la brève tournée des russes en France. Tenant les rênes d’un orchestre puissant, docile et engagé, Dmitri Liss livre une Sixième Symphonie « Pathétique » (1893) de Tchaïkovsky fulgurante, spectaculaire (comme de coutume, l’Allegro molto vivace est applaudi, malgré les appels en sens contraire du chef) et d’une grande urgence dramatique. L’ensemble ne manque (évidemment) pas de pathos et d’effets véritablement sensationnels, tels ces montées en puissance et crescendos impeccablement réalisés. Le chef sculpte amoureusement la pâte sonore, opte pour des tempi parfaits et imprime une dynamique ainsi qu’une rythmique irrésistibles. Une telle partition valorise largement tous les pupitres, ovationnés comme il se doit, même si les cordes se sont sans doute avérées meilleures que les vents.


Le site du Festival de Saint-Riquier
Le site de Vadim Repin
Le site de l’Orchestre philharmonique de l’Oural



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com