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Le Château de la Follie avant Kuhmo Mons Château de la Follie, Ecaussinnes 07/06/2008 - Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor à cordes n° 15, K. 417b [421]
Joseph Haydn : Quatuor à cordes, opus 50 n°4, Hob.III.47
Ernest Chausson : Concert pour piano, violon et quatuor à cordes, opus 21
Jean-Marc Bourret (violon), Frank Peters (piano), Quatuor Danel : Marc Danel, Gilles Millet (violon), Vlad Bogdanas (alto), Guy Danel (violoncelle)
Le Quatuor Danel (© Derek Trillo)
Un petit festival se tient annuellement au Château de la Follie à Ecaussinnes d’Enghien, petite ville du Hainaut. La cour intérieure de ce charmant bâtiment érigé au XVIe siècle accueille cette année deux concerts de musique de chambre ainsi qu’une représentation théâtrale par la Compagnie des Galeries (le 20 juillet à 21 heures). L’église Sainte Aldegonde toute proche constitue une solution de repli en cas d’intempéries mais, malgré un ciel très nuageux et, par moments, menaçant, les organisateurs n’ont pas dû recourir à cette alternative. Il aurait été dommage de ne pas profiter, une fois de plus, de l’architecture des lieux ainsi que de l’excellente acoustique de la cour.
L’affiche du premier concert présente de quoi attirer l’attention du mélomane exigeant. Attendu dans quelques jours au Festival de Kuhmo, où il se produira à de nombreuses reprises, le Quatuor Danel livre un programme dont l’exigeante première partie offre probablement moins de séduction immédiate que la seconde, contrairement à ce que pourrait laisser entendre l’introduction du Comte Emmanuel de Lichtervelde.
Les teintes sombres et les murmures du Quatuor K.421 (1783) de Mozart sont parfaitement rendus mais l’œuvre souffre d’une prestation trop surveillée et crispée, ce qui tend vers une regrettable inertie. A ce quatuor dédié à Haydn, il était naturel d’associer un autre du Vater. Tout aussi techniquement remarquable (équilibre, cohésion, mariage des timbres), bien que tout ne soit pas d’une égale pureté, l’interprétation du Quatuor opus 50 n°4 (1787) s’avère pauvre en énergie et en tension. L’aptitude des musiciens à nuancer le discours, au point de l’amener au seuil du silence, se doit toutefois d’être saluée.
Ecrit presque un siècle plus tard, et apparenté au « concert » français de François Couperin, le Concert (achevé en 1891) de Chausson constitue une des œuvres de chambre les plus considérables sorties de la plume d’un compositeur français. Le Quatuor Danel s’associe avec Frank Peters, bon (mais discret) pianiste, et le violoniste Jean-Marc Bourret. Si ce dernier n’offre pas des merveilles de sonorité et de précision, il s’inscrit sans peine dans le registre expressif imprimé par les autres archets. Solidement charpentée et investie, leur lecture installe d’amblée le climat adéquat et offre ce qu’il faut d’intensité. Elle peine toutefois à dévoiler pleinement les charmes et l’élégance de cette œuvre cyclique dont les musiciens reprennent, en guise de bis, la Sicilienne.
Le second concert se tiendra le dimanche 13 juillet à 17 heures 30. L’Ensemble Rosamunde et Didier Poskin joueront des œuvres de Wolf, Servais et Schubert (Quintette D.956). Avec le Printemps musical de Silly, l’Eté musical d’Horrues, les Rencontres musicales d’Enghien et ce festival, le Hainaut propose, durant la belle saison, une offre musicale décidément intéressante.
Le site du Quatuor Danel
Le site du Festival de musique au Château de la Follie
Sébastien Foucart
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