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Deux promesses et une confirmation

Mons
Eglise Saint-Martin, Horrues
06/29/2008 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Variations sur « Ah, vous dirai-je, maman », K. 300e [265]
Riccardo Pick-Mangiagalli : Deux lunaires, opus 33
Franz Schubert : Valse-Caprice n°6 (arrangement de Franz Liszt)
Franz Liszt : Rhapsodie hongroise n°13

Tristan Pfaff (piano)
Hugo Wolf : Michelangelo Lieder
Charles Gounod : Le Vallon – Venise
Henri Duparc : La Vague et la Cloche – Le Galop

Marc Labonnette (baryton), Gilles Nicolas (piano)
Johannes Brahms : Ballades, opus 10
Frédéric Chopin : Nocturnes, opus 27 – Prélude, opus 45 – Polonaise-Fantaisie, opus 61

Nicolas Stavy (piano)




La seizième édition de l’Eté musical d’Horrues se conclut avec un concert significatif de la politique de ce festival : faire découvrir des jeunes talents et lancer la carrière belge de musiciens confirmés ou prometteurs. Trois parties, la première et la dernière consacrées à un pianiste, la deuxième à un chanteur (le seul invité cette année), le tout diffusé en direct sur Musiq3.


Distingué l’année passée au Concours Long-Thibaud où il remporta la sixième place (ici et ici), Tristan Pfaff, né en 1985, signe une prestation globalement aboutie. Ses Variations sur « Ah, vous dirai-je, maman » de Mozart sont éloquentes, bien articulées et dépourvues de mièvrerie. Sa virtuosité trouve davantage à s’employer dans Deux lunaires du rare et méconnu Riccardo Pick-Mangiagalli (né en Bohème en 1882, mort à Milan en 1949) qui fut pianiste avant de se dédier à la composition et à l’enseignement (direction du Conservatoire Giuseppe Verdi de Milan). Il s’agit d’une jolie découverte, la première pièce attirant l’attention par ses teintes debussystes. La grâce naturelle de la Sixième Valse-Caprice de Schubert (arrangée par Liszt) peut être mieux soulignée mais le jeu engagé et puissant de Tristan Pfaff convainc dans la Treizième Rhapsodie hongroise de Liszt. La Sérénade à la poupée extraite de Children’s corner de Debussy donnée en bis laisse sur une impression tout aussi positive. Le temps permettra à Tristan Pfaff de patiner davantage ses interprétations et de mieux définir le contour des œuvres.


Le baryton Marc Labonnette, voix puissante et solidement campée, se plie au difficile exercice du lied et de la mélodie. Dans les sombres Michelangelo Lieder de Wolf comme dans les très intéressantes mélodies tirées des catalogues de Gounod (Le Vallon, Venise) et Duparc (La Vague et la Cloche, Le Galop), sa prestation dénote un sens de l’évocation ainsi qu’un véritable potentiel dramatique. Ce dernier point n’a rien d’étonnant au vu du parcours de ce jeune chanteur dans diverses maisons, en particulier au Royaume-Uni et en France (Royal Scottish Academy, Sadler’s Wells, Montpellier). A cela s’ajoute une réelle aptitude à contrôler le souffle, imprimer des nuances et susciter l’émotion, mais peut-être Marc Labonnette a-t-il tendance à forcer sa voix et à surjouer. L’accompagnement de Gilles Nicolas mérite d’être salué.


Le meilleur a été gardé pour la fin avec Nicolas Stavy, le musicien le plus accompli de ce concert, fort d’une carrière largement internationale, de prix remportés dans de nombreux concours prestigieux (Varsovie, Genève, Gina Bachauer à New York, …) et d’expériences originales comme récemment à Paris. Le pianiste installe d’amblée le climat des Ballades de Brahms, qu’il maintient jusqu’à leur terme. Se révèlent également une admirable souplesse et un toucher magnifique de rondeur et de précision, ce qui bénéficie tout particulièrement à Chopin dont il sublime le lyrisme. Les Nocturnes opus 27, le Prélude opus 45 et la Polonaise-Fantaisie se situent dans un juste milieu expressif. Malgré un jeu très intérieur, Nicolas Stavy ne garde pas les œuvres pour lui et ne les étire pas plus que de raison. Autant de qualités que l’on retrouve dans le Premier des deux Nocturnes de l’opus 62 de Chopin offert en bis. Voilà un pianiste qu’il faudra retrouver à l’occasion d’une prochaine édition de l’Eté musical d’Horrues.


Le site de Nicolas Stavy





Sébastien Foucart

 

 

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