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Un petit festival de premier plan Mons
Eglise Saint-Martin, Horrues
06/22/2008 -
Johannes Brahms : Sonates pour violon et piano n°1, opus 78, n°2, opus 100 et n°3, opus 108
François Fayt : Epilogue (création mondiale)
Svetlin Roussev (violon), Jean-Marc Luisada (piano)
 
Svetlin Roussev (© Eric Manas) Jean-Marc Luisada © (Eric Manas)
L’Eté musical d’Horrues, dont la seizième édition se tient du 13 au 29 juin, investit comme chaque année l’église Saint-Martin d’Horrues, localité située à vingt kilomètres de Mons, berceau du festival depuis sa création, ainsi que l’église Saint-Géry de Braine-le-Comte, de plus grande capacité. De nombreux musiciens français fréquentent de longue date ce joli coin de Belgique : Claire-Marie Le Guay, Louis Langrée, Anne Gastinel, Cédric Tiberghien (qui y a donné l’intégrale des Sonates pour piano de Beethoven), Henri Demarquette, Bertrand Chamayou. Ces quelques noms inscrits dans le livre d’or suffisent à illustrer le rayonnement de cet incontournable festival hennuyer qui entend favoriser la carrière de jeunes artistes confirmés et prometteurs sur les scènes belges.
Après Alexander Ghindin, Marie et Sophie Hallynck et le Brussels String Quartet accompagné d’Abdel Rahman El Bacha, le Trio Ysaÿe (27 juin) et Francesco Tristano Schlimé (28 juin) sont prochainement invités à se produire dans la ravissante église romane d’Horrues, dotée d’une belle acoustique. Le festival se conclut le 29 juin par un concert découverte en trois parties qui fera se succéder de jeunes talents (les pianistes Tristan Pfaff et Nicolas Stavy ainsi que le baryton Marc Labonnette accompagné de Gilles Nicolas). Pour l’heure, c’est Svetlin Roussev, d’origine bulgare, et Jean-Marc Luisada (accompagné de son brave labrador), tous deux habitués des lieux, qui figurent à l’affiche du quatrième concert.
Leur association laisse sur une impression mitigée. Car si les Sonates pour violon et piano de Brahms offrent à chacun l’occasion de déployer leur savoir-faire, le résultat s’avère quelque peu déséquilibré, bien qu’il ne manque ni de souffle ni d’intensité. Au jeu direct, voire fonceur (mais pas pour autant infaillible) de Svetlin Roussev s’oppose celui, sensible mais, par moments, trop délicat, de Jean-Marc Luisada, ce dernier semblant plus soucieux de beau son que son partenaire. Les musiciens extraient la quintessence de Brahms mais ces Sonates perdent parfois de leur insaisissabilité et de leur fluidité. A l’actif du violoniste faut-il inscrire, outre un instinct musical très sûr, un geste ample et une aptitude à passer de l’introversion à l’extraversion.
La musique d’aujourd’hui n’est pas oubliée à Horrues. En conclusion de leur prestation, Svetlin Roussev et Jean-Marc Luisada créent Epilogue pour violon et piano de François Fayt, fidèle, lui aussi, au festival où furent déjà interprétées deux de ses œuvres (Ellison’s Quatuor en 2004 et Journal symphonique en 2006). D’une quinzaine de minutes, cette composition aimable mais relativement peu marquante offre davantage de plages de lyrisme au violon qu’au piano. Au moins est-elle apte à rassurer ceux qui assimileraient (encore) musique contemporaine et dissonances.
A l’issue de ce concert, Son Excellence Dominique Boché, Ambassadeur de France en Belgique, remet à Anne-Marie Potvin, manifestement émue, le titre de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres décerné par la ministre française de la culture Christine Albanel. L’occasion pour la fondatrice et directrice artistique de l’Eté musical d’Horrues d’évoquer l’histoire de ce festival de premier plan, dont l’idée germa dans son esprit lors d’une visite à celui de Saint-Riquier, ainsi qu’une poignée de musiciens avec lesquels se sont tissés des liens d’amitié.
Le site de l’Eté musical d’Horrues
Le site de Svetlin Roussev
Le site de Jean-Marc Luisada
Sébastien Foucart
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