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Mozart, encore et toujours Mons
Théâtre Royal
06/20/2008 -
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour deux pianos, K. 365 – Concerto pour piano n°19, K. 459
Arnold Schoenberg : La Nuit transfigurée, opus 4 (version pour orchestre à cordes)
Hélène Mercier (piano)
Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, Louis Lortie (piano et direction)
L. Lortie (© Elias)
L’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie conclut la série des cinq concerts proposés cette saison au Théâtre Royal de Mons dans le cadre des cinquante ans de sa création. A l’affiche, deux pianistes canadiens se produisant fréquemment en duo, et au programme, un compositeur qui convient parfaitement à cette formation de chambre de premier plan.
Mozart aura été tout particulièrement à l’honneur à Mons ces derniers mois : aux Neuvième et Douzième Concertos pour piano, donnés respectivement en octobre et en janvier, s’ajoute un Dixième Concerto pour deux pianos (1779) de nouveau instrumentalement remarquable. L’interprétation toute de simplicité de Louis Lortie et d’Hélène Mercier baigne dans un esprit authentiquement classique, fait d’équilibre, d’élégance et de juste mesure. Plus de brillant et de chaleur dans les timbres auraient toutefois conféré davantage de caractère à cette œuvre.
Le Dix-neuvième Concerto (1784), donné après la pause, s’inscrit tout naturellement dans la même démarche. Dévoilant un toucher admirable de clarté, une maîtrise très fine de la ligne et un jeu idéalement chanté et perlé, Louis Lortie confirme ses affinités avec le compositeur, et ce jusqu’à la Fantaisie en ré mineur offerte en bis. Le sens de la répartie de la formation montoise, aux cordes délicates et ponctuelles, conduit à des dialogues des plus charmants.
Intercalée entre les deux concertos, La Nuit transfigurée (1899) de Schoenberg, dans sa version pour orchestre à cordes, laisse, par contre, sur une impression mitigée. Les musiciens, dirigés par Louis Lortie, s’y montrent à la hauteur, mais la tension et l’âpreté font quelque peu défaut et cette prestation aurait pu souligner les aspects modernes de cette écriture. En outre, un bruit sourd et martelé provenant de la Grand’Place, où était donné un concert rock à l’occasion de la Fête de la Musique, compromet le plaisir du public. Un fond sonore malvenu et, on s’en doute, aussi irritant que des toux mal placées ou un voisin remuant…
L’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie donne d’ores et déjà rendez-vous la saison prochaine pour trois concerts au Théâtre Royal de Mons : le 11 octobre, avec Jean-Bernard Pommier au piano et à la direction, ainsi que les 3 décembre (avec Michel Béroff) et 21 février (avec Adrien Brogna et Hrachya Avaneysian), ces deux soirées permettant de retrouver son directeur musical Augustin Dumay (par ailleurs présent dans la salle durant ce dernier concert de la saison).
Le site de Louis Lortie
Sébastien Foucart
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