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Hommage au pays hôte

Paris
Auditorium du Louvre
04/17/2008 -  
François Francœur : Sonate en mi
Claude Debussy : Sonate n° 1 pour violoncelle et piano
Paul Tortelier : Spirales
Olivier Messiaen : Louange à l’éternité de Jésus extraite du «Quatuor pour la fin du temps»
Francis Poulenc : Sonate pour violoncelle et piano

Jacqueline Choi (violoncelle), Vincent Planès (piano)


Pour son premier concert en France, Jacqueline Choi (née en 1987) a pris le parti de rendre hommage à la musique du pays hôte – jusque dans un bis emprunté au répertoire des violonistes, la Méditation de Thaïs (1894) de Massenet. François Francœur (1698-1787) ayant lui-même été violoniste, il est probable que la Sonate en mi que la violoncelliste américaine a choisie pour ouvrir son récital soit également une transcription. Qu’à cela ne tienne, elle s’impose d’emblée par l’élégance de son phrasé et sa sonorité, plus pure que puissante (Adagio cantabile), mais aussi par la sûreté de son archet (Allegro vivo).


Dans la Sonate (1915) de Debussy, elle adopte un ton plus mesuré et réservé que fantasque, sans exagérer contrastes et couleurs. Bien que datant toutes des années 1940, les trois autres pages ne présentent guère de caractères communs. Paul Tortelier (1914-1990), principalement connu comme virtuose de l’instrument, ne lui en a pas moins dédié quelques œuvres, notamment deux Concertos, un Double concerto, une Sonate et ces Spirales (1943), brève étude sur le legato. Les violoncellistes ont toujours plaisir à extraire du Quatuor pour la fin du temps (1941) de Messiaen le cinquième mouvement, «Louange à l’éternité de Jésus»: amplifiant le crescendo qui intervient peu avant la fin, Jacqueline Choi déploie une belle force expressive, faisant regretter qu’elle ait tendance à attaquer un peu en dessous des notes.


Excellente initiative que de conclure par la Sonate (1948) de Poulenc: destinée à Pierre Fournier, elle appartient, malgré sa relative rareté, au meilleur de la production chambriste du compositeur. Elle associe en effet à l’esprit insouciant des années 1920 des moments plus poétiques et profonds, voire graves, comme dans la «Cavatine», s’ouvrant sur une quasi-citation, au piano, de l’Adagio assai du Concerto en sol de Ravel, ou dans le Finale, tout en incertitudes et en demi-teintes. L’écriture est en outre celle d’un véritable duo, à parts égales, où la légèreté et l’humour de Jacqueline Choi dialoguent avec le clavier vif et attentif de Vincent Planès.



Simon Corley

 

 

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