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Trentenaires

Paris
Salle Pleyel
04/12/2008 -  
Franz Schubert : Ouverture de «Rosamunde», D. 644
Felix Mendelssohn : Concerto pour violon n° 2, opus 64
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n° 5, opus 64

Renaud Capuçon (violon)
Orchestre national du Capitole de Toulouse, Tugan Sokhiev (direction)


Venus en décembre dernier présenter le Requiem de Verdi (voir ici), l’Orchestre national du Capitole de Toulouse et le jeune Tugan Sokhiev (trente ans), premier chef invité et conseiller musical depuis septembre 2005, sont déjà de retour à Pleyel pour un classique triptyque ouverture/concerto/symphonie, proposant un parcours chronologique au travers de trois stades successifs du romantisme.


La soirée débute sous d’excellents auspices, avec une ouverture de Rosamunde (1820) de Schubert dont l’andante chante et respire, puis dont l’allegro vivace, rebondissant et mordant, diffuse une énergie communicative qui traduit bien l’influence de Rossini dans cette musique. Renaud Capuçon est ensuite le soliste du Second concerto (1844) de Mendelssohn: plus puissant et dionysiaque qu’à l’ordinaire – peut-être parce que porté par un accompagnement énergique et très présent – et quitte à en rajouter un peu ici ou là, il confirme une maîtrise technique dont témoignent des traits et des aigus qui passent généralement sans encombre. A trente-deux ans, il continue ainsi de se bonifier, mais n’en reste pas moins fidèle à son bis fétiche, la Danse des esprits bienheureux extraite d’Orphée et Eurydice (1762) de Gluck, une monodie qu’il habite de manière toujours aussi saisissante, avec une justesse et un legato parfaits.


Par coïncidence, la seconde partie était intégralement dédiée à une autre œuvre en mi mineur portant également le numéro d’opus 64, la Cinquième symphonie (1888) de Tchaïkovski, que l’on entendra au moins cinq fois cette saison à Paris: en attendant Kurt Masur et le National (24 avril), Manfred Honeck et le Philhar’ l’ont en effet déjà donnée en novembre dernier (voir ici) – nouvel exemple d’une insuffisante coordination entre les orchestres de Radio France. Et s’il n’y a rien en vue à l’Orchestre de Paris, c’est simplement qu’elle y a déjà été programmée en juin dernier (voir ici)... Une forte concurrence à laquelle s’ajoute la venue de deux prestigieuses philharmonies, celle de Saint-Pétersbourg avec Youri Temirkanov en décembre (voir ici) et celle de Vienne avec Valery Gergiev en février (voir ici).


Elève du premier, Sokhiev est né dans la ville ossète où le second passa son enfance. Précédé d’une Quatrième remarquée, parue chez Naïve en 2006 (voir ici), il penche plutôt vers celui qui lui ouvrit dès 2001 les portes du Mariinski, avec ce caractère entier, instinctif, quelquefois trop appuyé ou ralenti, soucieux de faire ressortir les voix secondaires. Si ses idées peuvent être contestables, comme cette façon déjà très mahlérienne de mettre en avant des clarinettes gouailleuses, non seulement il possède l’autorité et le charisme pour les mettre en œuvre mais il fait aussi preuve d’une vraie personnalité – et ce n’est plus si fréquent. Quelques baisses de tension, une tendance à aller à fond les manettes dans des tutti vigoureux et même violents ne remettent pas en cause un travail très attentif, à l’image de la préparation de l’entrée du cor au début du deuxième mouvement. Il arrive que l’exercice tourne à la démonstration, comme dans la section centrale (allegro vivace) du final, prise dans un tempo effréné sans d’ailleurs remettre véritablement en cause la cohésion de l’orchestre, mais l’ensemble se tient, assis sur des cordes graves d’une belle rondeur et enrichi de cuivres d’une tenue remarquable.


L’accueil que les musiciens réservent au successeur de Michel Plasson montre que la lune de miel se poursuit, à la grande satisfaction d’un public qui finit par obtenir un bref bis, l’inévitable Danse russe (Trepak) du second acte de Casse-Noisette (1892). C’est donc avec intérêt que l’on retrouvera l’orchestre et son chef à trois reprises la saison prochaine à Pleyel, le 25 octobre 2008 (Grieg/Chostakovitch avec Nelson Freire), puis les 20 et 21 mars 2009 (Prokofiev, dont à deux reprises un Pierre et le loup pour lequel sera reconstituée, avec Valérie Lemercier, l’équipe gagnante du disque publié l’an passé par Naïve).


Le site de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse



Simon Corley

 

 

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