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Force tranquille

Paris
Salle Gaveau
04/04/2008 -  
Frédéric Chopin : Scherzo n° 2, opus 31 – Mazurkas opus 33 n ° 2, opus 50 n° 3 et opus 59 n° 3 – Polonaise n° 6 «Héroïque», opus 53
Robert Schumann : Etudes symphoniques, opus 13
Johannes Brahms : Klavierstücke, opus 118 (cinq extraits) – Rhapsodie, opus 79 n° 2

Claude Kahn (piano)


On a en mémoire les brillants débuts de l’élève de Marguerite Long, Nadia Boulanger et Yves Nat, lauréat des concours de Genève, Naples et Budapest, mais on connaît aussi le pédagogue, fondateur d’un concours dont la trente-neuvième édition se tient actuellement à Paris (palmarès et concert des lauréats le dimanche 13 avril salle Gaveau). Claude Kahn, puisque c’est de lui qu’il s’agit, possède également une importante discographie à son actif, mais le concertiste, qui n’en conserve pas moins un public fidèle au rendez-vous qu’il lui donne périodiquement rue La Boétie, s’est fait plus discret.


Pourtant, à soixante-huit ans, le pianiste français n’a rien perdu de son talent, comme le démontre d’emblée un Deuxième scherzo (1837) de Chopin de haute tenue, davantage terni par une tendance à ralentir aux moments cruciaux que par de petits accidents qui, ne survenant pas dans les traits les plus difficiles, ne trahissent pas de réels problèmes techniques. Dans les Etudes symphoniques (1835) de Schumann, il déploie un jeu équilibré, puissant mais sans brutalité, solennel sans être pesant, révélant la force tranquille de ceux qui savent parfaitement où ils vont: servie par une sonorité très soignée, une vision fluide et naturelle, très maîtrisée, qui ne laisse guère de place à l’improvisation ou à la spontanéité.


Un beau florilège brahmsien ouvre la seconde partie du récital, avec d’abord cinq des six Klavierstücke de l’Opus 118 (1892) – les quatre Intermezzi et la Ballade. C’est le caractère à la fois crépusculaire et visionnaire de ce Brahms ultime qui est généralement mis en valeur, mais Claude Kahn se veut ici plus généreux et vigoureux, comme un souvenir du jeune protégé de Schumann, et enchaîne ainsi sans hiatus avec la Seconde des Rhapsodies de l’Opus 79 (1879).


Retour à Chopin pour conclure, avec trois Mazurkas – la Deuxième de l’Opus 33 (1838), la Troisième de l’Opus 50 (1842) et la Troisième de l’Opus 59 (1845) – et une Sixième polonaise «Héroïque» (1842) qui fait chavirer les auditeurs, malgré des exagérations et des à-coups qui dénotent ici ou là dans des interprétations par ailleurs d’excellent aloi.


Vient le moment des bis: Claude Kahn hésite, s’interroge à haute voix et les suggestions fusent. Ce sera finalement La Campanella, troisième des six Etudes d’après Paganini (1838) de Liszt, bien sûr, qui fut au cœur de son succès au Concours Franz Liszt voici plus de cinquante ans, entourée de deux nouvelles pièces de Chopin, la Première des Mazurkas de l’Opus 59 et la Deuxième des Valses de l’Opus 64 (1847), dont les accelerandos successifs ne prennent jamais sa virtuosité en défaut.


Le site de Claude Kahn



Simon Corley

 

 

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