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Episodes de la vie d’un orchestre

Paris
Cinéma MK2 Beaubourg
03/19/2008 -  et actuellement sur les écrans
Couleurs d’orchestre

Un long métrage documentaire de Marie-Claude Treilhou


Au générique de fin, les noms de tous les musiciens de l’Orchestre de Paris mais aussi ceux de l’ensemble de l’équipe administrative: bel hommage à tous ceux qui font vivre la formation fondée par Marcel Landowski et Charles Münch, coproductrice avec Les Films d’Ici, en partenariat avec Radio Classique, du long métrage documentaire Couleurs d’orchestre de Marie-Claude Treilhou. La réalisatrice, «venue apporter la preuve de son existence» au MK2 Beaubourg en se prêtant au jeu des questions à l’issue de la projection, indique que prend ainsi fin ce qui apparaît rétrospectivement comme une «trilogie» musicale, entamée avec En cours de musique (2000) et Les Métamorphoses du chœur (2004).


Après le professeur de piano puis la chorale, elle se tourne cette fois-ci vers l’orchestre, qui exerce sur elle, de son propre aveu, une véritable «fascination». Des cent heures tournées en format vidéo à Mogador en février et mars 2005, elle a conservé un peu plus de deux heures dans un montage qu’elle revendique par «blocs» et par «démultiplication des scènes» où se déroule l’action, sans se plier à un déroulement explicitement didactique. Un kaléidoscope davantage qu’une narration, filmé à la manière de l’émission «Strip-tease», sans commentaires ni interviews, succession de plans fixes qui prennent le temps de laisser percer le détail, l’incongruité ou la poésie. Quasi omniprésente, la musique se trouve parfois en décalage avec l’image, suscitant des rapprochements cocasses et inattendus, notamment dans les bureaux où les répétitions sont retransmises en continu.


En apparence, hormis sans doute le travail de la régie ou des bibliothécaires, on n’apprend pas grand-chose de neuf sur la vie d’un orchestre: concours de recrutement, coulisses sinistres de Mogador, sessions d’enregistrement, minutie des répétitions, derniers instants avant l’entrée en scène, préparation d’une création (Les Rayons du jour) avec la soliste (Ana Bela Chaves) et le compositeur (Edith Canat de Chizy) dans la loge du chef (Christoph Eschenbach), aléas quotidiens (Roberto Abbado ayant perdu une valise entre Tel Aviv et Paris), ... Mais rarement la caméra (et les micros HF) ont été ainsi placés au sein de l’orchestre, donnant à voir et à entendre les œuvres de l’intérieur en même temps que certaines réflexions ou remarques des musiciens.


Ainsi que le reconnaît elle-même Marie-Claude Treilhou, ceux-ci «n’ont pas forcément tous bien réagi», ce qu’elle explique par leur caractère «autocentré», tandis que les échanges avec la salle – où se côtoient professionnels, mélomanes et cinéphiles – viennent rappeler la manière inégale dont ils s’accommodent du stress auxquels ils sont soumis à chaque concert. En tout état de cause, pour le spectateur, la démarche éminemment empathique de Couleurs d’orchestre ne fera guère de doute.


En sortie nationale le 19 mars dernier, ce documentaire peut encore être vu dans deux salles parisiennes, à raison d’une ou deux séances par jour, mais sa parution en DVD est d’ores et déjà prévue, couplé avec En cours de musique et Les Métamorphoses du chœur.


Le site des Films d’Ici



Simon Corley

 

 

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