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Mozart selon Boulez

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/17/2008 -  13 (Toulouse), 16 (Köln) et 18 (Paris) mars 2008
Wolfgang Amadeus Mozart : Sérénade n° 10 « Gran Partita », K. 370a [361]
Alban Berg : Kammerkonzert

Christian Tetzlaff (violon), Mitsuko Uchida (piano)
Ensemble Intercontemporain, Pierre Boulez (direction)


Pierre Boulez, qui fête ses quatre-vingt-trois ans ce 26 mars, sera particulièrement présent au Bozar ce printemps avec, outre ce concert de l’Ensemble Intercontemporain, étape bruxelloise d’une tournée passant par Toulouse, Cologne et Paris, deux prestations singulièrement prometteuses, en mai, à la tête du London Symphony Orchestra. Ces différentes occasions permettront d’illustrer plus d’une facette de sa personnalité : le chef d’orchestre, le compositeur (il interprètera ses Notations le 6 mai), le fondateur d’institutions (il créa l’Ensemble Intercontemporain en 1976) et même… l’historien de l’art. Auteur d’un ouvrage sur Paul Klee, il prête en effet son concours, en tant que commissaire, à l’exposition consacrée au peintre suisse qui se tient au Palais des Beaux-Arts jusqu’au 11 mai.


Mozart et Boulez : cette association peut a priori paraître étonnante, voire inédite, mais c’est oublier un peu vite qu’indépendamment même de son inoubliable contribution au Festival de Bayreuth, il s’est aventuré de longue date dans la musique antérieure au XXe siècle, ce dont le disque témoigne amplement, y compris une inattendue Water music de Haendel. Même Mozart figure à son catalogue: un Vingt-sixième Concerto « Du couronnement » avec Clifford Curzon (BBC Legends) et un Vingtième concerto avec Maria-Joao Pires (DVD Euroarts). Depuis quelques années, le chef n’en donne pas moins l’impression que son répertoire s’est étendu. Ce n’est certes pas demain qu’il se mettra à Sibelius ou à Chostakovitch, mais il aborde des compositeurs auxquels on n’aurait jamais songé à l’associer, comme Jolivet – son fameux quolibet (« joli navet ») est pourtant encore présent dans tous les esprits – ou Janacek, comme dans la récente production de De la maison des morts mise en scène par Patrice Chéreau.


Que les amoureux de Mozart se rassurent : aucune dérive stylistique ne vient gâter ici la Dixième Sérénade « Gran Partita » (vers 1782). Mais il ne saurait être question de folle audace tant cette lecture, tirée au cordeau, révèle une inattaquable et fascinante organisation formelle. Les vents de la formation parisienne se distinguent par une cohésion impeccable, une définition des plans saisissante ainsi que par une fluidité et une articulation, tant à titre individuel que collectif, qui forcent l’admiration. Le soyeux et la limpidité avec lesquels les soli émergent des tutti pour s’y fondre ensuite illustrent un achèvement et une maîtrise technique qui ne restreignent ni la liberté de ton ni la richesse d’expression.


Une toute autre vision de Mozart aurait évidemment pu se concevoir, mais on ne pourra certainement pas en dire autant du Concerto de chambre (1923-1925) de Berg qui, grâce à Boulez, attentif à la moindre notation du compositeur, dirigeant avec la minutie qu’on lui connaît, et plus encore à Mitsuko Uchida et à Christian Tetzlaff, atteint des sommets de musicalité, de finition instrumentale et de séduction sonore qui rendent pleinement justice à une partition réputée complexe. L’archet du violoniste allemand semble ne jamais toucher les cordes, concourant à une sonorité d’une pureté cristalline. Avec la pianiste japonaise, qui lui répond avec intensité, il forme un duo d’une nervosité positive et d’une véhémence qui polarisent l’attention. Difficile de faire mieux.


Le site de l’Ensemble Intercontemporain
Le site de Christian Tetzlaff
Le site de Mitsuko Uchida




Sébastien Foucart

 

 

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