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Digne et poignante

Paris
théâtre2gennevilliers
03/15/2008 -  et 17*, 19, 25, 27, 29 mars 2008
Pascal Dusapin : Medea

Caroline Stein (Médée), Caroline Chassany, Anna Moraitis (sopranos), Raquel Winnica (mezzo), Pablo Travaglino (haute-contre), Evelyne El Garby Klai (Créuse), Anne Gindt (La nourrice), André Wilms (Jason)
Mikrokosmos, Loïc Pierre (chef de chœur), Les Siècles, François-Xavier Roth (direction musicale)
Antoine Gindt (mise en scène), Klaus Grünberg (scénographie et lumière), Barbara Bui (costumes)


Medeamaterial (1991) s’émancipe: non seulement l’opéra de Dusapin, s’il en conserve l’effectif instrumental (dix-sept cordes, clavecin et orgue) et vocal (vingt-six choristes), se joue indépendamment du Didon et Enée de Purcell qu’il accompagnait lors de sa création à La Monnaie en 1992, mais il a désormais perdu le titre de la pièce éponyme (1983) de Heiner Müller (1929-1995) pour devenir simplement Medea. La force du texte, fragments hallucinés d’une femme bafouée, et de la musique, requérant notamment une colorature kamikaze pour le rôle-titre, a assuré le succès de spectacle d’une heure, qui a déjà connu de nombreuses productions.


Créée à Buenos Aires en 2005, celle d’Antoine Gindt, après un passage par Orléans, Saint-Quentin-en-Yvelines, Porto, Bourges, Reims et Vilnius, est aujourd’hui présentée à six reprises dans un lieu peu familier des mélomanes, le théâtre2gennevilliers. Mais ce «centre dramatique national de création contemporaine», tout à fait satisfaisant d’un point de vue acoustique, offre un cadre idoine au sobre travail de Klaus Grünberg, tant pour la scénographie que pour les éclairages: musiciens et choristes en fond de scène, dissimulés par un fin rideau sur lequel ondulent parfois des irisations bleutées; douze carrés alternativement dans le noir et dans la lumière, délimités par des petits cailloux blancs et des photophores verts, que Créuse allume un par un avant même que la première note ait retenti, comme pour inaugurer un rituel.


Un monstre – tête de chien, corps d’insecte et queue de saurien – et son ombre démesurée confèrent un caractère inquiétant à ces quelques objets du quotidien – miroir, cadre photographique, petites chaises d’enfants – venant souligner l’horreur du double infanticide. Un projecteur vient aussi montrer que Médée, comme elle le laisse elle-même entendre, se donne ici en spectacle. La simplicité des robes conçues par Barbara Bui contribue au dépouillement et à la limpidité du dispositif.


La mise en scène offre l’image d’une Médée digne et poignante, qui n’en rajoute pas dans l’hystérie, Caroline Stein faisant parfaitement face à une partie cultivant le suraigu, l’incantation et l’ornementation, sur une vaste échelle expressive allant du parlé au cri, soutenue avec intensité par le chœur de chambre Mikrokosmos et l’orchestre Les Siècles dirigés par François-Xavier Roth.


Le site du théâtre2gennevilliers
Le site de l’orchestre Les Siècles
Le site du chœur de chambre Mikrokosmos



Simon Corley

 

 

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