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Gergiev dans la nuit mahlérienne

Paris
Salle Pleyel
03/09/2008 -  et 7 (London), 8 (Dijon) mars 2008
Gustav Mahler : Symphonie n°7
London symphony orchestra, Valery Gergiev (direction)


Soyons honnête : nous redoutions cette Septième de Mahler par Valery Gergiev, si souvent plus brillant – sinon bruyant – que profond, moins dominé qu’instinctif, qui fascine plus qu’il ne comble. La surprise fut heureuse, malgré une battue toujours aussi hermétique. Dès les premières mesures, une atmosphère se dégage, sombre et tendue, grâce notamment à un magnifique Tenorhorn ; l’Allegro risoluto, s’il démarre en trombe, restera maîtrisé de bout en bout, dans une grande clarté polyphonique et sonore, le chef ayant la chance de diriger un orchestre d’une aisance confondante. Les passages plus retenus parviennent même à se nimber d’un certain mystère. Le mystère manque un peu, en revanche, à la première Nachtmusik, impeccablement mise en place mais parfois un peu raide, dont la musique est insuffisamment creusée, très loin de cette Ronde de nuit de Rembrandt qui aurait inspiré Mahler : rien d’autre qu’un superbe morceau d’orchestre. On cherche en vain, ensuite, les fantômes hallucinés du Schattenhaft, où Gergiev met trop de clarté dans les ténèbres de cette danse macabre, faute sans doute d’avoir fait travailler à ses musiciens toutes les nuances du texte. La seconde Nachtmusik lui convient mieux, qu’il s’agisse de son lyrisme ou de son humour, avec une mise en valeur assez raffinée du kaléidoscope de timbres si caractéristique de ce mouvement : on a, là, entendu un vrai nocturne, sans complaisance dans l’effusion. Et le Rondo-finale, si difficile à tenir à cause d’une structure trop lâche – exception confirmant la règle chez Mahler -, pierre d’achoppement de beaucoup d’exécutions, s’est avéré aussi réussi que le premier mouvement : rien n’y a semblé décousu, jamais le chef n’y a cédé à la tentation de la débauche sonore, parvenant même à donner de la densité à une forme un peu creuse.

Sans avoir toujours pénétré au cœur de la nuit mahlérienne, comme savait le faire un Bernstein, Gergiev a donc donné, dans cette Septième, le meilleur de lui-même, très aidé par un orchestre visiblement électrisé.



Didier van Moere

 

 

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