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Les couleurs de la descente aux enfers

Milano
Teatro alla Scala
03/06/2008 -  et les 8*, 11, 13, 16, 20, 25, 28 mars et 2 avril 2008

Giacomo Puccini: Il Tabarro, Suor Angelica, Gianni Schicchi



Il Tabarro
Juan Pons*/Silvio Zanon (Michele), Miroslav Dvorsky/Antonello Palombi* (Luigi), Carlo Bosi*/Luca Casalin (Tinca), Luigi Roni*/Mario Luperi (Talpa), Paoletta Marrocu*/Isabelle Kabatu (Giorgetta), Anna Maria Chiuri (Frugola), Andrea Caré (Venditore di canzonette), Leonardo Cortellazzi (Un innamorato), Ye Won Joo (Un'innamorata)

Suor Angelica
Barbara Frittoli*/Svetla Vassileva (Suor Angelica), Mariana Lipovšek*/Anna Maria Chiuri (Zia Principessa), Cinzia De Mola (Badessa), Anita Raveli (Suora zelatrice), Alessandra Palomba (Maestra delle novizie), Francesca Sassu (Suor Genoveffa), Francesca Garbi (Suor Osmina), Carla Di Censo (Suor Dolcina), Dionisia Di Vico (Suora infermiera), Sae Kyung Rim (Prima cercatrice), Adelina Scarabelli (Seconda cercatrice), Irina Kapanadze (Una novizia), Anna Zoroberto (Prima conversa), Sabina Cacioppo (Seconda conversa)

Gianni Schicchi
Leo Nucci*/Angelo Veccia (Gianni Schicchi), Nino Machaidze (Lauretta), Cinzia De Mola (Zita), Vittorio Grigolo*/Michel Fabiano (Rinuccio), Luca Casalin*/Carlo Bosi (Gherardo), Francesca Sassu (Nella), Gabriele Bonini*/Giulio Pagano (Gherardino), Elia Fabbian (Betto di Signa), Mario Luperi*/Luigi Roni (Simone), Vincenzo Taormina (Marco), Tiziana Tramonti (La Ciesca), Giancarlo Boldrini (Mastro Spinelloccio), Andrea Snarski (Ser Amantio di Nicolao), Sergio Vitale (Pinellino), Chae Jun Lim (Guccio)


Chœur de la Scala de Milan (préparation: Bruno Casoni), Orchestre de la Scala, Riccardo Chailly (direction musicale).
Luca Ronconi (mise en scène), Margherita Palli (décors), Silvia Aymonino (costumes)



La Scala a ouvert les festivités du 150e anniversaire de la naissance de Puccini en mettant à l’affiche Le Triptyque, un événement, tant les trois courts opéras composant le cycle sont rarement joués la même soirée (en 1983 pour la dernière fois à Milan). Malheureusement, la première a reçu un accueil plutôt mitigé: applaudissements polis pour le maestro et la plupart des chanteurs, huées pour le metteur en scène et quelques solistes. Un verdict sévère car cette nouvelle production, à défaut d’être particulièrement inspirée, est de haute tenue artistique.


Les artisans du spectacle - Riccardo Chailly et Luca Ronconi - ont cherché tous les deux à mettre en évidence les liens unissant les trois titres. Ainsi, le metteur en scène voit dans chacun des opéras du cycle une descente aux enfers, d’où l’idée de l’inclinaison d’un élément du décor, pour symboliser la chute: la péniche dans Il Tabarro, une immense statue de la Vierge posée ventre à terre dans Suor Angelica et le lit du défunt dans Gianni Schicchi. Il associe par ailleurs une couleur à chacun des trois titres: le noir, bien évidemment, pour la tragédie de la jalousie qu’est Il Tabarro, le blanc pour le couvent de Suor Angelica et le rouge pour la cupidité et la tentation dans Gianni Schicchi.


Pour sa part, Riccardo Chailly s’attache à mettre en relief le moindre détail de la partition de Puccini, la moindre inflexion, le moindre accent, s’impliquant avec la même intensité dans les trois histoires, pour en faire finalement ressortir toute la finesse et la modernité dans l’écriture, sans renoncer pour autant à maintenir constante la tension dramatique. Seul bémol: dans ses élans, le chef ne parvient pas toujours à éviter de couvrir les chanteurs. Le plateau vocal est dominé par des solistes dont certains sont des éminents spécialistes de leur rôle respectif. Ainsi Juan Pons dans Il Tabarro, qui campe un personnage aux antipodes de la brute souvent associée au rôle de Michele, ce qui permet au chanteur de brosser un portrait psychologique intéressant, allant de pair avec la noblesse dans la voix. Le chanteur espagnol mérite aussi des éloges pour sa diction exemplaire. Malgré quelques stridences dans la voix et des problèmes d’intonation, Paoletta Marrocu offre de beaux moments de chant et de présence scénique, notamment dans ses duos avec Michele et avec le Luigi d’Antonello Palombi. Dans Suor Angelica, Barbara Frittoli est constamment sur le fil du rasoir, à la limite de ses possibilités vocales, ce qui rend son personnage encore plus touchant et vulnérable. La voix sépulcrale de Mariana Lipovšek convient parfaitement au rôle de Zia Principessa, un sommet de mépris et d’inhumanité, mais la chanteuse en dresse un portrait frisant le grotesque. Dans Gianni Schicchi, Leo Nucci confirme une nouvelle fois qu’il est un des plus grands titulaires du rôle-titre, avec un sens de la dérision sans pareil et un legato exemplaire. Le Rinuccio de Vittorio Grigolo laisse quant à lui augurer d’une belle carrière.





Claudio Poloni

 

 

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