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La mort apprivoisée Geneva Victoria Hall 03/05/2008 - et le 6 mars 2008 (Lausanne) Richard Strauss: Intermezzo: quatre interludes symphoniques – Vier letzte Lieder – Capriccio: sextuor pour cordes – Der Rosenkavalier: suite du 3e acte
Soile Isokoski (soprano)
Orchestre de la Suisse Romande, Marek Janowski (direction musicale)
«Wie sind wir wandermüde. Ist dies etwa der Tod?» (Comme nous sommes las d’errer. Serait-ce déjà la mort?). C’est sur cette question – rhétorique - que se terminent les quatre derniers Lieder de Richard Strauss, l'un des sommets de l'œuvre du compositeur. Accompagnée par l’Orchestre de la Suisse Romande et son directeur musical Marek Janowski, Soile Isokoski a fait preuve d’une telle douceur et d’un telle sérénité en chantant ces dernières mesures que le départ pour l'au-delà a dû perdre une grande partie de son caractère angoissant pour le public du Victoria Hall. Certes, la soprano finlandaise n’a peut-être pas la voix la plus luxuriante qui soit, ni le timbre le plus riche, mais son interprétation intériorisée à l’extrême restera dans les annales, comme un superbe exemple de noblesse dans les accents, de raffinement stylistique et de maîtrise de la ligne de chant.
La finesse et le recueillement se sont poursuivis après l’entracte, avec le sextuor pour cordes qui ouvre Capriccio, avant que le concert ne se termine comme il avait débuté, dans l’éclat et l’exubérance, avec les pages de la suite du Chevalier à la Rose et des interludes symphoniques d’Intermezzo, prouvant de belle manière les affinités du chef avec Richard Strauss, relayées par un OSR des grands soirs.
Claudio Poloni
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