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Viva México!

Paris
Théâtre du Châtelet
01/30/2008 -  
Carlos Chavez : Symphonie n° 2 «Sinfonia India»
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour piano n° 1, opus 23
Silvestre Revueltas : La Noche de los Mayas

Sergio Tiempo (piano)
Orquesta sinfonica nacional de México, Carlos Miguel Prieto (direction)


Au cours d’une tournée de trois semaines qui le conduit par ailleurs en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique, l’Orchestre symphonique national (OSN) du Mexique n’effectue qu’une seule étape en France, au Théâtre du Châtelet. Depuis juillet dernier, Carlos Miguel Prieto, fils du violoncelliste Carlos Prieto, en est le directeur musical, remplissant ces mêmes fonctions auprès du Louisiana philharmonic et du Huntsville symphony.


L’orchestre salue d’abord celui qui le fonda en 1928, Carlos Chavez (1899-1978), avec sa Sinfonia india (1936). Même si cette brève partition, comparable à ce que pouvaient écrire à la même époque en Amérique latine Oscar Lorenzo Fernandez (Batuque) ou Alberto Ginastera (Estancia), n’est pas la plus originale de ses six Symphonies, elle s’est imposée comme la plus célèbre, témoignant d’une couleur locale dont le rythme est rehaussé de force percussions traditionnelles que le chef prend la peine de présenter au public dans un français impeccable.


Lors de leur venue dans la capitale, l’Orchestre symphonique de l’Etat de Mexico (voir ici) et, plus récemment, celui l’Etat de Sao Paulo (voir ici) avaient choisi d’interpréter respectivement Beethoven et Tchaïkovski, réservant à d’autres lieux des programmes défendant davantage leur patrimoine musical. A nouveau, Paris n’a pas droit au Concerto romantique de Manuel Ponce (1882-1948), contrairement à Amsterdam, Berlin, Bruxelles, Düsseldorf, Leipzig ou Stuttgart, mais au… Premier concerto (1875) de Tchaïkovski.


Mais pourquoi ne pas faire contre mauvaise fortune bon cœur, puisque Sergio Tiempo en est le soliste, dans le cadre de la saison des vingt ans des «Nouveaux virtuoses» organisée par les junior-entreprises, qui offraient aux moins de vingt-six ans l’accès gratuit à ce concert? «Nouveau», le Vénézuelo-Argentin, trente-six ans le mois prochain, ne l’est pas vraiment, d’autant qu’il s’est déjà fait connaître parmi les protégés de Martha Argerich. «Virtuose», sa prestation à tous égards décevante pourrait presque en faire douter: accrocs, inexactitudes, décalages, traits bousculés, attaques brutales, phrasés saccadés, surenchère d’effets. Autant qu’il puisse être apprécié depuis le quatrième rang du parterre, côté cour sous l’avancée de la corbeille, et nonobstant un fond de scène dont l’éclairage vire progressivement du rose au bleu et vice versa, l’orchestre n’en paraît pas moins lointain – d’autant que le pianiste ne donne guère l’impression de prêter attention au dialogue concertant – mais également terne et approximatif. Toujours aussi survolté, Tiempo donne en bis une «danse vénézuelienne».


La seconde partie aura en revanche offert de plus amples satisfactions aux spectateurs, parmi lesquels Rolando Villazon venu à la rencontre de ses compatriotes. Célèbre pour son Sensemaya, popularisé notamment par Bernstein, Silvestre Revueltas (1899-1940) mérite également d’être connu pour La Nuit des Mayas (1939), une importante musique de film reconstituée après sa mort, comme Ivan le Terrible de Prokofiev. Intense et visionnaire, entre Respighi, Orff et, bien entendu, Le Sacre du printemps, cette demi-heure de transe progressive culmine sur une danse répétitive emmenée par un spectaculaire bœuf des percussions, conques comprises.


En bis, deux incontournables de la musique mexicaine, plus policés que Revueltas: Huapango (1941) de José Pablo Moncayo (1912-1958), «trois sones de Veracruz» suivis d’une œuvre exactement contemporaine, construite sur le même principe et également créée par Chavez, les Sones de mariachi (1940/1941) de Blas Galindo (1910-1993), conclus sur un retentissant «Viva México!». Du pur bonheur, car dans ce répertoire, au risque d’enfoncer des portes ouvertes, cet orchestre équivaut à la Philharmonie de Vienne dans Strauss ou à la Philharmonie tchèque dans Dvorak.


Le site de Sergio Tiempo
Le site des «Nouveaux virtuoses»
Un site dédié à Carlos Chavez



Simon Corley

 

 

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