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Sorbonne (Amphithéâtre Richelieu)
01/25/2008 -  
Serge Rachmaninov : Trio élégiaque n° 1, opus 9
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Trio «A la mémoire d’un grand artiste», opus 50

Christophe Mourguiart (violon), Emmanuel Gaugué (violoncelle), Liu Miyata (piano)


Fondés en 1953 par Jacques Chailley, les traditionnels «Concerts de midi» reprennent à la Sorbonne le vendredi à 12 heures 15: d’ici le 18 avril, onze séances présentées comme de coutume par Jean-Pierre Bartoli, président de l’association organisatrice, permettront d’entendre des artistes de renom (Pascal Amoyel, Emmanuelle Bertrand, Laurent Cabasso, les musiciens de l’Orchestre national, …). Pour la quatrième année consécutive, les Concerts de midi poursuivent leur collaboration avec deux partenaires aussi fidèles que prestigieux, accueillant les deux derniers des quatre concerts du cycle de musique de chambre russe proposé par l’Orchestre de Paris, dont les deux premiers avaient été donnés au Musée d’Orsay (voir par ailleurs ici et ici).


C’est le thème «D’une génération l’autre», décliné du Moyen-âge au jazz, qui servira de fil rouge à cette saison, à l’image d’un programme inaugural qui, associant Tchaïkovski et Rachmaninov, se situait au cœur du «passage des générations». Programme dont on salue d’abord la cohérence: il y a du Tchaïkovski dans le Premier Trio Elégiaque d’un Rachmaninov de 19 ans – qui composa le Second un an plus tard, après la mort du maître. Le violoniste et le violoncelliste trouvent le ton juste pour exprimer toute la mélancolie du thème sans tomber dans un sentimentalisme malheureusement souvent associé à Rachmaninov. Chez l’un comme chez l’autre, la sonorité est ronde et charnue, le geste est ample, avec plus d’assurance chez Christophe Mourguiart, plus de réserve chez Emmanuel Gaugué. De ce point de vue, la pianiste semble en retrait: son jeu est beaucoup moins racé, il manque de couleur, ce qui donne un peu l’impression qu’elle accompagne ses partenaires. Cela dit, le Fazioli à demi fermé sur lequel elle joue sonne lui-même de façon très sourde et on aimerait, pour en juger, l’entendre dans d’autres conditions – il n’est pas sûr, de toute façon, que les pianos Fazioli conviennent idéalement à la musique de chambre.


Dans le Trio de Tchaïkovski, composé en 1882, dix ans avant celui de Rachmaninov, ce déséquilibre ne se corrige pas: au début du «Pezzo elegiaco», par exemple, le thème est plus émouvant, parce qu’il chante davantage, quand il est exposé par les cordes. Mais cela n’entache pas l’homogénéité de la conception d’ensemble, notamment dans les Variations du second mouvement, dont les trois musiciens construisent rigoureusement les enchaînements tout en gardant une liberté rhapsodique. La Valse de la sixième variation est élégante, la fugue de la huitième n’a rien de scolastique, l’élégie de la neuvième reste sobre, avant qu’éclate toute la virtuosité de la dernière. Cette homogénéité n’est pas aisée à atteindre dans une oeuvre où Tchaïkovski veut intégrer dans le moule d’une forme une écriture souvent très concertante. C’est pourquoi, malgré les faiblesses du piano, on a entendu là un fort beau concert.


Le site des Concerts de midi



Simon Corley et Didier van Moere

 

 

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