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Amériques

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
01/24/2008 -  26 janvier 2008 (Liège)
Aaron Copland : Appalachian Spring (Suite)
George Gershwin : Rhapsody in blue
Edgard Varèse : Amériques

Frank Braley (piano)
Orchestre Philharmonique de Liège, Pascal Rophé (direction)



Du 19 au 27 janvier, l’Orchestre Philharmonique de Liège consacre un festival destiné à illustrer les influences réciproques des compositeurs de l’Ancien et du Nouveau Monde. Si la musique américaine s’est nourrie de l’Europe, l’inverse est vrai également, tel Messiaen, qui s’est inspiré des paysages de l’Utah pour son Des Canyons aux étoiles que l’orchestre interpréta à Liège le 20 janvier. L’initiative est donc intéressante, d’autant plus que les œuvres jouées à l’occasion de ces concerts, qu’ils soient symphoniques ou de chambre, alternent pages célébrissimes (l’incontournable, même en temps normal, Symphonie « du Nouveau Monde » de Dvorak, An American in Paris de Gershwin) et raretés de compositeurs connus (Toccata festiva de l’auteur de l’inoxydable Adagio, Samuel Barber…) ou qui le sont moins (Second Concerto pour piano de McDowell), sans oublier le tango et la musique pour piano sud-américaine.


L’escale bruxelloise de ce périple n’est pas la moins intéressante avec, pour débuter, la Suite d’Appalachian Spring (1944) de Copland. Décrivant les aventures d’un jeune couple installé dans une ferme en Pennsylvanie au XIXe siècle, cette succession d’épisodes bénéficie d’une mise en place impeccable ainsi que d’une qualité d’exécution soliste particulièrement soignée : cordes denses, bois d’une belle personnalité, cuivres brillants et précis. Pascal Rophé ne néglige pas les variations de climat et les couleurs « nationalistes » de cette partition rendue dans toute sa puissance et sa clarté à l’approche du final.


Ni timidement en retrait, ni égoïstement en avant, Frank Braley se positionne à bonne distance dans la Rhapsody in blue (1924) de Gershwin, respectant ainsi l’importance de la partition d’orchestre. Doigts magnifiques, lisibilité parfaite, accents jazzy légèrement marqués – le contraire aurait été un contre-sens –, le pianiste français, décontracté, convainc pleinement, et ce d’autant plus qu’il souligne adroitement le caractère légèrement improvisé de cette musique. Du célébrissime glissando de clarinette, bien négocié, à la brillante conclusion, la formation liégeoise ne fait montre d’aucune baisse de régime et tourne le dos à toute vulgarité et facilité. Un Song de Gershwin en bis répond aux chaleureux applaudissements du public à l’adresse de Frank Braley, qui semble avoir son fan-club dans la salle.


L’orchestre au grand complet prend place pour Amériques (1921) de Varèse, émigré aux Etats-Unis en 1915 – pays dont il prendra la nationalité en 1926. Ces vingt minutes de musique constituent une impressionnante expérience tant l’inépuisable matière sonore, la tension permanente, la puissance et les explosions de violence inouïes agissent « physiquement » sur l’auditeur. Grâce à l’excellente acoustique de la salle Henry Le Bœuf et au remarquable travail de Rophé à la tête de musiciens inspirés, l’interprétation, équilibrée et raffinée, ne souffre d’aucun effet de saturation. En s’attaquant à cette œuvre spectaculaire, l’Orchestre Philharmonique de Liège prouve, si besoin en était, qu’il a les moyens de ses ambitions.





Sébastien Foucart

 

 

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