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Premier récital parisien Paris
Auditorium du Louvre
01/17/2008 -
Sofia Goubaïdoulina : Chaconne
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n° 32, opus 111
Alexandre Scriabine : Sonate pour piano n° 3, opus 23
Boris Giltburg (piano)
Né en 1984, Boris Giltburg, Israélien d’origine russe, deuxième prix au Concours de Santander (2002), s’est déjà produit en France à «Piano aux Jacobins» (Toulouse), mais c’était ici son premier récital parisien, dans un programme ambitieux qu’il a défendu de part en part avec une parfaite solidité.
C’est ce qu’exige d’emblée la Chaconne (1962) de Goubaïdoulina, même si, sans pour autant se conformer aux canons du réalisme socialiste, la partition demeure encore de facture assez traditionnelle au regard du style qu’elle devait ensuite adopter: entre polytonalité et références à Bartok, avec une écriture pianistique à la Prokofiev, la pièce trahit cependant déjà l’angoisse emblématique de ses oeuvres ultérieures.
Dans la Trente-deuxième sonate (1822) de Beethoven, Giltburg, plus prudent et anecdotique que visionnaire, donne l’impression de manquer de l’envergure et du volontarisme que requiert ce monument de la littérature pianistique, au profit d’une démonstration brillante et impeccablement lisse. Le tempérament versatile et coloré de la Troisième sonate (1898) de Scriabine lui convient beaucoup mieux: du beau piano, puissant mais pas tapageur, au toucher particulièrement raffiné, ce que confirme, en bis, l’arrangement par Rachmaninov (1921) de Liebesleid de Kreisler.
Simon Corley
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